Un ancien policier et cinq de ses collègues comparaissent à partir de jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire de corruption. Il est soupçonné d'avoir fait "sauter" des PV d'infractions routières,
Le personnage central de ce dossier, depuis révoqué de la police, travaillait au service de traitement des contentieux et des contraventions. Restaurateur, chauffeurs de taxi ou animateur radio, nombreux sont ceux qui demandaient au gardien de la paix de faire sauter leurs contraventions et épargner leur permis de conduire de la perte de points contre de l'argent, des cadeaux, des bouteilles ou encore des places de spectacle.
L'affaire avait éclaté après que le gérant d'une société spécialisée dans le contentieux lié aux annulations de points eût affirmé que le policier lui avait proposé ses services, et notamment 100 euros par point de permis dont l'annulation a pu être évitée. Un "tarif théorique", mais "jamais appliqué", selon l'avocat du policier, Me Alexandre-M Braun.
Pendant l'enquête, le fonctionnaire, qui a passé trois mois en détention provisoire, avait expliqué qu'il suffisait par exemple de transformer un O en Q pour que le procès-verbal soit annulé. Il avait également, tout comme ses collègues, la possibilité de demander deux indulgences par semaine auprès de sa hiérarchie, afin de faire classer sans suite certaines contraventions.
Le bouche-à-oreille faisant son oeuvre, il s'était retrouvé abondamment sollicité, tant et si bien que "la moitié de Paris" avait son numéro de téléphone, dira-t-il.
Selon son avocat, qui souligne que ce dossier "de pieds nickelés" avait été présenté comme "énorme", son client en tirait un bénéfice financier de 1.000 à 2.000 euros par an et a bien souvent "rendu service" gratuitement. En garde à vue, il a "avoué les faits tout de suite" et a, avant même que le tribunal ne le juge, d'ores et déjà payé cette affaire au prix d'une vie familiale et professionnelle "toutes les deux brisées", souligne Me Braun.
"Faire sauter les PV, c'est quasiment un sport national", selon l'avocat, qui ne juge pas moral que des policiers aient la "possibilité de faire annuler de façon discrétionnaire un certain nombre de PV".
Un autre fonctionnaire qui travaillait dans un service qui traitait les indulgences est également poursuivi pour corruption passive, d'autres policiers sont poursuivis pour complicité. Trois "corrupteurs" présumés seront également jugés lors de ce procès prévu sur trois demi-journées d'audience jusqu'au 11 avril.
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