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Dans la tête de Romand
REPLAY - Jacques Pradel reçoit le psychiatre Daniel Settelen, expert dans près de 1800 affaires, il a notamment rencontré Stéphane Moitoiret, le meurtrier du petit Valentin ou les membres d’Action Directe. Mais sa rencontre la plus marquante est celle de Jean-Claude Romand...
En 1993, Jean-Claude Romand assassine ses deux enfants, sa femme et ses parents.
Crédit : AFP
L'édito de Jacques Pradel
A la Une de l’Heure du Crime, l’affaire Jean-Claude Romand, un cas unique de mythomanie criminelle qui a perturbé même les experts-psychiatres, qui se sont penché sur le cas de ce faux médecin-assassin.
Personne n’a oublié le nom de Jean-Claude Romand, condamné en 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, pour avoir assassiné, en janvier 1993, sa femme, ses deux enfants, ses parents et même leur chien !
Plusieurs collèges d’experts-psychiatres ont été désignés pour tenter de comprendre la personnalité profonde de ce « monsieur Tout-le-monde » qui avait réussi à faire croire, pendant près de 20 ans, à ses proches, à sa maîtresse, à ses amis de rencontre, qu’il était médecin chercheur à l’OMS, l’organisation mondiale de la santé dont le siège est à Genève… alors qu’il avait arrêté ses études de médecine en seconde année !
Mon invité, le Docteur Daniel Settelen, expert-psychiatre à Lyon, a été particulièrement marqué par cette affaire.
Il nous dira dans un instant pourquoi Jean-Claude Romand devait être jugé pour ses actes, mais aussi pourquoi il regrette d’une certaine manière la sévérité du verdict qui le rend aussi prisonnier à perpétuité de ses mensonges…
Le faux médecin mythomane et assassin
Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand tue sa femme Florence à l'aide d'un rouleau à pâtisserie, sa fille Caroline, 7 ans, et son fils Antoine, 5 ans, à l'aide d'une carabine.
Le lendemain, il assassine ses parents et leur chien à leur domicile de Clairvaux-les-Lacs, et tente d'assassiner sa maîtresse, Chantal Delalande.
De retour chez lui, où gisent les cadavres de sa famille, il asperge d'essence la maison, avale des barbituriques et déclenche l'incendie. Mais le feu, qui éclate vers 4 heures du matin, alerte les éboueurs, ce qui permet à Jean-Claude Romand d'être sauvé à temps par les pompiers.
Une vie basée sur le mensonge
Cette série d'assassinat repose sur un mensonge initial, entretenu pendant plus de vingt ans. Jean-Claude Romand, brillant médecin de l'Organisation Mondiale pour la Santé, n'est pas celui qu'il prétend être.
Après avoir échoué à ses examens de deuxième année de médecine, il arrête ses études mais prétend avoir décroché son diplôme. En lisant des ouvrages spécialisés, il parvient à duper son entourage et même des amis médecins.
Au moment des faits, la famille de Jean-Claude Romand était sur le point de découvrir la vérité, ce qui a pu déclencher son passage à l'acte.
Jean-Claude Romand est également soupçonné de l'assassinat de son beau-père, mort d'une mystérieuse chute dans un escalier, en 1988. Romand est alors le seul témoin. La justice s'en est cependant tenue à la thèse de l'accident.
Il est condamné le 2 juillet 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
Nos invités
Daniel Settelen, expert psychiatre à Lyon ; Yannick Dehé, directeur de la publication de la revue Sang Froid
Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l'équipe de l'émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L'Heure du Crime.