Le crash de l'Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, qui a fait 150 morts le 24 mars dans les Alpes-de-Haute-Provence, relance le débat sur les failles dans les contrôles psychologiques menés par les compagnies aériennes. L'examen d'une des boîtes noires de l'appareil a révélé que le jeune copilote semble avoir délibérément fracassé son avion sur une montagne des Alpes.
"Il y a des contrôles psychologiques de facto", explique Gérard Arnoux, ancien commandant de bord et président du comité de veille de la sécurité aérienne. Certains sont faits au moment de la sélection. "On va vraiment fouiller dans la vie de la personne. Pendant sa formation, qui dure plusieurs années, l'élève est observé attentivement", poursuit-il.
On peut admettre des passages à vide dans la vie dans la carrière d'un navigant. Ils doivent être détectés
Gérard Arnoux, ancien commandant de bord
Pour entrer dans la compagnie, "le candidat va ensuite avoir affaire à des psychologues, à des tests psycho-techniques et à des questionnaires psychologiques", indique-t-il. "Nous sommes la profession la plus scrutée au monde", ajoute-t-il.
"Il faut savoir que les jeunes gens sont soumis à une pression extrême. On leur demande d'ingurgiter des connaissances énormes en un temps extrêmement court", poursuit Gérard Arnoux.
"C'est difficile, on ne connaît pas exactement les conditions exactes. Mais on peut admettre, pas des fragilités mais des passages à vide dans la vie, dans la carrière d'un navigant parce que nous ne sommes pas des robots, on peut avoir des ennuis de tout le monde", insiste-t-il. "Vous pouvez perdre un proche, avoir des histoires de cancer, enfin des choses graves qui peuvent arriver à tout un chacun", argue-t-il.