COP16 : pourquoi cette conférence sur la biodiversité est-elle un échec ?

La biodiversité attendra deux ans de plus. Malgré une dernière nuit blanche de négociations, la grande conférence des Nations unies sur la biodiversité s'est terminée samedi à Cali, en Colombie, sans atteindre son objectif de financer et stimuler les timides efforts de l'humanité pour cesser sa destruction de la nature.

Dans cette COP, il fallait "faire la paix avec la nature", avait demandé le secrétaire général de l'ONU, c'est complètement raté. Avec une affluence record de 23.000 participants, les 194 pays ont échangé autour des enjeux de la biodiversité. Résultat : un goût d'inachevé puisqu'aucun accord n'a été trouvé concernant des enjeux cruciaux. L'objectif était de se mettre d'accord pour protéger un tiers de la planète, créer des réserves et que chaque pays s'implique concrètement. 

Des débats repoussés à dans deux ans

Il fallait aussi trouver 200 milliards de dollars par an pour aider les pays du sud à protéger leurs forêts. Après deux semaines d'affrontement entre les pays occidentaux qui freinaient et les pays du sud qui voulaient plus, il ne restait finalement plus assez de délégués dans la salle pour voter, les autres étant partis se coucher ou attraper leur vol de retour.

La présidence colombienne n'a pu que constater l'échec. Seule note positive au tableau : les peuples autochtones des forêts ont obtenu la reconnaissance de leur statut et pourront désormais siéger à part entière dans ces discussions. Tout le reste est repoussé à la prochaine conférence dans deux ans. 194 pays incapables de s'entendre sur leur avenir commun avant une autre COP sur le climat qui doit se tenir dans dix jours, c'est un très mauvais signal.