À la fin de la guerre, une partie du monde - plutôt celui des vainqueurs, qui répugnait auparavant à faire des enfants - s'est mise, dans un élan d'optimisme, à en faire beaucoup. C'est ce qu'on appelle le "baby boom" : des enfants nés entre 1945 et le début des années 60.
Ces "baby boomers", très nombreux, vont bousculer le monde. Cette vague couvre toute la décennie des sixties. Elle traverse les États-Unis, le Canada, le Mexique, le Japon, le Royaume-Uni, l'Italie, la République fédérale d'Allemagne, les Pays-Bas et même, d'une certaine manière, la Chine.
Avant les sixties, il y avait des jeunes. Mais la jeunesse n'existait pas comme acteur social, culturel ou économique. Ce qu'elle est devenue. Et les jeunes n'avaient pas le droit à la parole.
Unifiée par la musique pop, qui va jouer comme un révélateur, la jeunesse va forcer les portes de la reconnaissance. À l'occasion des sixties, la jeunesse, au sens social du terme, a pris la parole.
Il y a eu conflit de générations. Et c'est un conflit quasi-planétaire. Les générations de l'après-guerre, qui sont aux commandes dans la plupart de ces pays, sont interpellées par la jeunesse. Et pour la plupart, ils n'y comprennent rien.
Dans une des émissions de télévision récente sur Mai 68, le petit-fils du général de Gaulle raconte un déjeuner familial pendant les événements de l'époque. Le grand-père président lui demande : "Mais qu'est-ce que voulez ?". Le petit-fils répond : "Vivre plus". Un blanc. Tout était dit sur ce fossé d'incompréhension qui s'était s'ouvert.
Avec le baby boom, le nombre des étudiants à l'université explose : les effectifs ont doublé en dix ans, que ce soit aux États-Unis, en France ou ailleurs. La jeunesse s'est déversée en masse sur des universités élitistes, peu préparées ou pas du tout à une massification de l'enseignement supérieur.
Le soulèvement étudiant naît en 1964, en Californie, à l'Université de Berkeley, l'une des plus prestigieuses du monde. Il se conclut par la reconnaissance de la liberté d'expression politique dans tous les campus américains. Cette revendication sera vite mondiale, à Nanterre, à Rome ou à Tokyo.
Toutes les formes de contestations anti-autoritaires seront inventées à Berkeley. Elles seront utilisées aux quatre coins du monde. Et pour tous ceux qui pensent que la révolte étudiante a tué l'université, celle de Berkeley est toujours l'une des meilleures du monde.
Dans la nuit du 3 au 4 mai, de 1 heure à 4h30, les auditeurs ont pu revivre Mai 68 à travers les archives sonores de RTL et les témoignages de la nuit des barricades.
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