Ils sont douze, journalistes, économiste, policiers, agent d'entretien ou invités de Charlie Hebdo a avoir perdu la vie ce 7 janvier 2015 sous les balles des kalachnikovs de Saïd et Chérif Kouachi. Ce jour-là, l'hebdomadaire satirique fondé en 1970 par François Cavanna et Georges Bernier, perdait Cabu, Wolinski, Charb ou encore Tignous.
Cette attaque, et la prise d'otage de l'Hyper Casher deux jours plus tard, ont frappé la France en plein cœur. Des millions de Français sont descendus dans les rues le dimanche 11 janvier pour exprimer leur solidarité et leur attachement à la liberté de la presse.
Après l'attaque du 7 janvier, la rédaction du journal, situé rue Appert dans le 11e arrondissement de Paris, a trouvé refuge dans les locaux de Libération. Neuf mois après, fin septembre, Charlie Hebdo a retrouvé son indépendance dans une nouvelle rédaction, dont l'adresse est tenue secrète. Des bureaux de 400 mètres carrés situés dans le sud de la capitale. Le lieu est ultra-sécurisé, en retrait de la rue, et comporte notamment un sas, des fenêtres blindées et une "safety room" (une salle de sécurité, ndlr) conçue pour résister aux balles.
Après les attentats, la rédaction annonce continuer son travail avec ceux qui ont échappé aux balles des terroristes. Laurent Sourisseau succède à Charb, décédé le 7 janvier, au poste de directeur de la publication tout en gardant son rôle de directeur de la rédaction.
Mais les semaines passant, les divergences sur l'avenir éditorial et économique gonflent au sein de la rédaction. Le 18 mai , le dessinateur Luz, l'un des directeurs artistiques annonce qu'il quitte le journal. "Je ne serai plus Charlie Hebdo, mais je serai toujours Charlie", affirme-t-il au journal Libération. Depuis Coco réalise la majorité des dessins dans les colonnes du journal. Le 25 septembre, c'est au tour de Patrick Pelloux, médecin urgentiste qui tient une chronique dans l’hebdomadaire d'annoncer son départ.
Avant les attentats, Charlie Hebdo était dans une situation financière délicate avec seulement 30.000 exemplaires vendus chaque semaine. En novembre 2014, la rédaction avait même lancé une cagnotte sur Internet et publié un article intitulé Charlie est en danger. Une semaine après l'attentat, le journal publiait le numéro des survivants avec en Une, un dessin de Mahomet accompagné du titre Tout est pardonné. 7,5 millions d'exemplaires avait été vendus en France et dans le monde.
Les semaines suivants, les ventes ont repris un rythme plus normal, passant de 750.000 en moyenne en juin à 300.000 en septembre. Actuellement elles ne baissent plus après s’être stabilisées autour de 100.000, selon le directeur financier du journal Éric Portheault.
Après les attentats, Charlie avait reçu plus de 4 millions de dons. Le journal avait annoncé qu'il n'allait pas utiliser cet argent mais qu'il serait reversé aux victimes des attentats. En revanche, les nombreuses ventes et l'explosion des abonnements (190.000 enregistrés dans les semaines suivants le 7 janvier) ont permis au journal de remettre sur pied une trésorerie à la peine.
Toujours aussi libre. Toujours aussi grinçant, Charlie n'a pas perdu ce qui a toujours fait son identité. Pour le deuxième numéro post-attentat, la Une ne fait de cadeau à personne. On y voit le journal entre les dents d'un chien fuyant Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, religieux et chaines d'info le pourchassant. En revanche, avant son départ, Luz avait annoncé arrêter les caricatures de Mahomet.
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