À Beauvais, des policiers multiplieraient les PV pour "se venger" des habitants
Certains policiers n'auraient pas apprécié que les habitants votent contre l'armement de la police municipale.

Une "petite vengeance mesquine". C'est ainsi que la maire de Beauvais a qualifié l'affaire de la multiplication des PV de stationnement dans la ville, qui fait réagir les habitants depuis plusieurs semaines. Le 27 septembre, la mairie avait organisé un référendum dans lequel les Beauvaisiens devaient se prononcer sur l'armement de la police municipale. Ils avaient voté contre à 67%. Or depuis cette date, de nombreux PV à 135 euros sont distribués par la police à des véhicules qui étaient stationnés à des endroits où le stationnement était d'ordinaire toléré. Des amendes qui sont, de surcroît, distribuées à une heure du matin, fait inhabituel selon Caroline Cayeux, la maire de Beauvais.
L'édile a demandé l'ouverture d'une enquête administrative "pour savoir dans quelles conditions ces contraventions [ont] été mises et si elles étaient justifiées ou non". De leur côté, les syndicats de police ont défendu le durcissement de la distribution d'amendes. "À partir du moment où la maire de Beauvais interdit un trottoir, on ne peut pas reprocher aux policiers d'appliquer" la loi, même si les places pour se garer sont insuffisantes, a réagi Jean-Marc Joffre, président du Syndicat national des policiers municipaux (SNPM).
"On ne peut pas reprocher aux policiers d'appliquer" la loi
Patrick Carré, président du syndicat CFTC-Police municipale, a quant à lui justifié à demi-mot l'attitude des policiers de Beauvais. "Vu le manque de courage de la maire sur le sujet sensible de l'armement, les policiers ont sûrement voulu ne plus mettre en application la tolérance que la collectivité avait donnée afin de lui montrer qu'il fallait parfois prendre ses responsabilités", a-t-il déclaré à l'AFP.
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