"Un jeune sur cinq croit à la théorie du complot", s'est alarmée Najat Vallaud-Belkacem ce jeudi sur RTL. Depuis la vague d'attentats perpétrés en France à Charlie Hebdo, Montrouge et porte de Vincennes, les fausses informations circulent en masse sur internet. En voici six passées au crible.
Juste après la fusillade qui a éclaté dans les locaux de l'hebdomadaire satirique, et qui a fait 12 morts, François Hollande s'est rendu sur place. Des internautes ont alors fait circuler un montage grossier, mettant en scène le président de la République en train de prendre un selfie sur les lieux du drame. En plus d'avoir retrouvé la photo originale, d'autres ont remarqué que le corps du chef de l'État était coupé sous le bandeau jaune.
"Monsieur Coulibaly, il a été condamné à cinq ans de prison, mais quelques mois après, il était dehors". Sur le plateau d'i>Télé, Marine Le Pen a laissé entendre que le tireur de Montrouge et preneur d'otages de la porte de Vincennes aurait bénéficié de réduction de peine, visant indirectement la réforme pénale de Christiane Taubira.
Mais Libération a justement rappelé qu'il avait été placé en détention provisoire dès le 23 mai 2010, pour être finalement condamné en décembre 2013, et libéré en mars 2014. Coulibaly a effectivement bénéficié d'une remise de peine de six mois pour "bonne conduite", et devait porter un bracelet électronique pour le reste de sa peine.
L'événement de la rentrée littéraire de janvier était le dernier livre de Michel Houellebecq. Dans Soumission, l'auteur imagine la France en 2022, avec à sa tête un parti musulman.
Quelques heures après l'attentat des frères Kouachi, de faux extraits du livre ont circulé, dans lesquels ont pouvait lire : "Il suffit de repenser à ce jour où une poignée de jeunes, voulant venger leur prophète, tuèrent de sans-froid les blasphémateurs publics, quinze journalistes et caricaturistes." Mais le site parodique Nord Press a reconnu être à l'origine du canular, monté pour "se moquer de tous les idiots complotistes".
Après avoir tué douze personnes, les frères Kouachi ont pris la fuite à bord d'une Citroën noire. Sur les vidéos amateurs tournées près du siège de Charlie Hebdo, on distingue que les rétroviseurs semblent être blancs. Lorsqu'ils ont abandonné le véhicule rue de Meaux, certains internautes ont pensé qu'ils avaient changé de couleur, et qu'ils étaient devenus noirs. Or les deux pièces étaient en réalité "chromés", et leur perception dépendait de la luminosité.
Les journalistes de l'agence Premières lignes, dont les locaux sont situés à côté de ceux de Charlie Hebdo, se sont immédiatement réfugiés sur leur toit lorsqu'ils ont entendu des coups de feu. Sur une vidéo amateur qu'ils ont tourné, on aperçoit l'un d'entre eux vraisemblablement équipé de gilet par balle. Immédiatement, des internautes ont trouvé cela louche, pensant qu'ils auraient été prévenu à l'avance de l'attentat. Or, comme le rappelle 20 Minutes, la plupart des rédactions possèdent ce type d'équipement.
Avant de prendre la fuite, les frères Kouachi sont tombés sur des policiers, qui ont tenté de les stopper. Une vidéo amateur montre l'un d'eux, Ahmed Merabet, abattu froidement d'une balle dans la tête par l'un des deux terroristes, alors qu'il était à terre et désarmé.
Des internautes n'ont pas cru qu'il s'agissait d'un meurtre, affirmant qu'ils ne voyaient "pas de sang". Pourtant, des clichés qui circulent sur internet montrent bien des traces de sang sur le trottoir où a été assassiné cet agent de police dans le cadre de ses fonctions.