Depuis le mois de janvier, la France redécouvre l'utilité de ses forces spéciales d'intervention. Après les attentats de Charlie Hebdo et la prise d'otages dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes ou encore, plus récemment, la prise d'otage au Bataclan ou l'assaut à Saint-Denis, les différents groupes ont été mis en pleine lumière, applaudis et remerciés pour leur bravoure. Entre le GIPN, le GIGN, la BRI et le RAID, qui intervient quand, pourquoi et où ?
- Présentation : sigle pour Groupe d'intervention de la police nationale, le GIPN a été créé en 1972 après la prise d'otages des JO de Munich. Il est attaché à la Direction générale de la police nationale (DGPN) et dépend, comme la BRI et le RAID, de la FIPN (Force d'intervention de la police nationale). On compte environ 200 policiers.
- Ses missions : intervenir en situation périlleuse comme les prises d'otages, les mutineries, procéder à des arrestations, maîtriser des forcenés, escorter... Depuis avril 2015, les sept pôles régionaux du GIPN ont été absorbés par le RAID. Il en reste trois destinés à intervenir en outre-mer en Nouvelle Calédonie, Guadeloupe et à la Réunion.
- Présentation : le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, dissuasion. ) a été créé en 1985. Il est attaché à la Direction générale de la police nationale (DGPN) et dépend, comme la BRI et le GIPN, de la FIPN (Force d'intervention de la police nationale). Depuis 2015, le RAID a absorbé les différents GIPN et compte, environ 170 policiers.
- Ses missions : lutter contre le grand banditisme, le terrorisme, le crime organisé. Il intervient principalement dans les départements limitrophes à Paris, en zones urbaines. Le RAID peut toutefois être envoyé sur tout le territoire national en cas de besoin.
- Exemples de situations d'intervention passées : arrestations des membres d'action directe en 1987; neutralisation de Mohamed Merah en 2012; prise d'otages à l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes; prise d'otages au Bataclan le 13 novembre 2015; assaut à Saint-Denis le 18 novembre.
- Présentation : sigle pour Brigade de recherche et d'intervention, la BRI a été créée en 1964 à Paris. Elle n'est pas rattachée au DGPN, mais, comme le GIPN et le RAID, est compris dans la FIPN (Force d'intervention de la police nationale). Les différentes brigades dépendent de l'Office central de lutte contre le crime organisé et sont à disposition des directions régionales de la police judiciaire. Selon la préfecture de police, il y a 50 policiers pour la BRI.
- Ses missions : interpellation de malfaiteurs qui sévissent dans le banditisme grave (vols à main armée, otages, séquestrations...). Le seul groupe a cumulé ces fonctions d'intervention avec des fonctions judiciaires comme la collecte de preuves, la filature ou la traque. Elle intervient dans ses zones d'emplacement. Par exemple, la BRI de Paris interviendra dans tous les arrondissements de la capitale. Pour les départements limitrophes, l'intervention revient au RAID. Il y a actuellement 15 BRI en France (Rouen, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux...)
- Exemples de situations d'intervention passées : prise d'otages au consulat de la Turquie en 1981; neutralisation, avec le RAID, d'Amedy Coulibaly pendant la prise d'otages à l'Hyper Cacher en janvier 2015.
- Présentation : le GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) a été créé en 1974. Il est attaché directement du directeur général de la Gendarmerie nationale.
- Ses missions : contrer le terrorisme aérien, maritime, les prises d'otages, intervenir sur les trains et les milieux particuliers comme des centrales nucléaires mais aussi le désert ou les montagnes. Il intervient sur tout le territoire national et compte environ 380 gendarmes.
- Exemples de situations d'intervention passées : traque des frères Kouachi, principaux suspects dans l'attentat à Charlie Hebdo en janvier 2015 et intervention dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële où les assaillants s'étaient retranchés; assaut à Saint-Denis le 18 novembre 2015.