Comment se sont déroulés les attentats du 13 novembre ? Après plus d'un mois d'investigation, les auditions des survivants ont permis aux enquêteurs d'obtenir de nouveaux éléments sur ces événements. Il aura donc fallu 850 policiers et plus de 5.530 pages de procédures pour avoir le déroulement précis des attaques terroristes qui ont causé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis, détaille Le Figaro qui a eu accès aux dernières conclusions de l'enquête.
Ces nouvelles révélations font une nouvelle fois froid dans le dos. Dès la descente de la Volkswagen Polo, Samy Amimour, Ismaël Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad déclenchent les premières salves de tirs obligeant certains passants à se réfugier dans le Bataclan, où se produit à l'heure actuelle le groupe de rock américain Eagles of Death Metal. Le piège s'est refermé sur eux. Les trois terroristes pénètrent alors dans la salle de concert et tirent en continuité sur la foule, qui se couche au sol obligeant certaines personnes à faire le mort pour espérer sauver leur vie alors que d'autres otages "sont disposés devant les portes et les fenêtres en guise de boucliers humains", relate le quotidien français.
Les trois assaillants réquisitionnent alors les téléphones des victimes, et après avoir échoué à se connecter sur Internet, entament des négociations avec les forces de l'ordre déployées devant le Bataclan. "On voit vos lasers rouges, on vous entend derrière la porte", "On veut un négociateur, je veux savoir à qui je parle", "Si dans cinq minutes je n'ai rien, je tue un otage et je le balance par la fenêtre, moi, je m'en fous, on n'a pas peur de mourir", "Je veux que vous partiez du pays (la Syrie, ndlr), je veux que vous enleviez vos armées, je veux un papier, et un papier signé qui le prouve", raconte certains témoins alors qu'une rescapée évoque même un terroriste, "avec un rire sadique", en train de jouer du xylophone.
Si les attaques ont fait 130 morts, un véritable carnage a été évité alors que les terroristes de Saint-Denis ont tenté à plusieurs reprises de s'introduire dans l'enceinte du Stade de France. Le 13 novembre, les trois kamikazes ont tout fait pour essayer de s'installer dans les tribunes, au beau milieu des 80.000 spectateurs venus assister au match France-Allemagne.
Selon un témoin, trois individus "chuchotant en arabe" s'étaient insinués entre 20h30 et 20h45 à l'entrée de la porte N, puis de la porte D à partir de 21h05. Les essais "rusés" n'ont pas été concrétisés. Impossible de franchir le tourniquet électronique sans billet valide alors que Salah Abdeslam aurait conduit le commando en Renault Clio à Saint-Denis.
À l'image du Bataclan, le commando des terrasses dans les Xe et XIe arrondissements a tiré en rafales, dès la sortie de la Seat Leon, devant les différents bars pris pour cible. "Le trio a agi selon la même mécanique, froide et sanglante, dont avait fait preuve Merah, lors des tueries de Toulouse et Montauban et les frères Kouachi, pendant le carnage de Charlie Hebdo", explique Le Figaro. Au total, plus de 400 coups de feu ont été tirés entre 21h20 et 21h40. 116 étuis de kalachnikov ont été retrouvé devant le Petit Cambodge et au Carillon alors que 250 étuis ont été retrouvés devant la Bonne Bière et la Belle Équipe.
Abdelhamid Abaaoud, aperçu sur les vidéosurveillance qui le montre à la station Croix-de-Chavaux à 22h14 avec un inconnu ferait partie des tireurs, alors que le conducteur pourrait être Salah Abdeslam, toujours recherché par les enquêteurs.