Face à la menace terroriste, les entreprises de sécurité privée, qui représentent 150.000 personnes sur le terrain, sont particulièrement sollicitées. Le phénomène avait déjà été observé après les attentats de janvier mais il est encore plus important aujourd'hui après les attaques à Paris du 13 novembre. "Ce que nous venons de vivre n'a rien de commun. Les appels sont considérables. Il y a une demande de renforcement principalement dans les espaces ouverts au public. Mais cela va beaucoup plus loin. Tous les sites sensibles, les infrastructures, les médias, les différents sites exposés du fait de leur appartenance à l'administration, sont concernés", constate Claude Tarlet, président de l'Union des entreprises de sécurité privée (USP).
La demande est telle que ces sociétés ne peuvent plus suivre : "Pour nous, entrepreneurs de sécurité privée, c'est un véritable défi. Nous sommes épuisés". Une fatigue qui va être difficile à surmonter car les effectifs ne peuvent pas être augmentés en quelques jours. "Nous sommes attentifs à ce que les femmes et les hommes que nous employons dans ce contexte ne soient pas recrutés dans l'urgence, car nous sommes malheureusement aussi une cible prioritaire pour un certain nombre de candidats au terrorisme", poursuit Claude Tarlet.
Par conséquent, les entreprises de sécurité privée ne peuvent satisfaire la totalité des demandes. "Nous sommes responsables. Nous savons que les femmes et hommes dans nos entreprises ne sont pas préparés, formés, ni suffisamment encadrés quels que soient les efforts qui ont été mis en oeuvre. Nous considérons que nous devons principalement faire avec des ressources que nous maîtrisons bien (...) pour éviter d'ajouter de nouvelles sources de risques", ajoute le patron de l'USP.
Il existe néanmoins une solution, selon Claude Tarlet. Il lance un appel au pouvoir législatif pour que les agents de sécurité, dont 11 d'entre eux ont été tués pendant les attentats, puissent "disposer d'un certain nombre de prérogatives, sous contrôle de l'État, pour être efficaces". Il n'est toutefois pas question d'un port d'arme pour ces agents. "Nous ne souhaitons pas que nos agents soient armés pour une raison simple : ils ne disposent pas de la formation nécessaire. De plus, pour être armé il convient d'avoir un profil psychologique parfaitement stable, d'être entraîné et disposer d'une formation régulière. Seuls les transporteurs de de fonds répondent à cette obligation".
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