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Attentats à Paris : Jawad Bendaoud se "doutait" qu'il logeait des terroristes mais "voulait l'argent"

Jawad Bendaoud, dont l'appartement a été la cible de l'assaut du RAID le 18 novembre, est au cœur de l'enquête judiciaire sur les attentats. Des SMS dévoilés par "Le Monde" laissent penser qu'il savait qui il logeait dans son appartement de Saint-Denis.

Jawad Bendaoud, soupçonné d'avoir prêté son appartement de Saint-Denis aux terroristes
Jawad Bendaoud, soupçonné d'avoir prêté son appartement de Saint-Denis aux terroristes
Crédit : Capture d'écran/BFM TV
Claire Gaveau
Claire Gaveau
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Son apparition à la télévision l'a propulsé sur le devant de la scène. Mercredi 18 novembre, alors que le RAID a donné un assaut spectaculaire à Saint-Denis cinq jours après les attentats perpétrés à Paris, Jawad Bendaoud affirme avoir été trompé : "J'étais pas au courant que c'était des terroristes moi. On m'a demandé de rendre service. On m'a demandé d’héberger deux personnes pendant deux ou trois jours, j'ai rendu service tout simplement (...) Si je savais, vous croyez que je les aurais hébergés ?"

Mais plus d'un mois après ces attaques terroristes qui ont coûté la vie à 130 personnes, celui qui est désormais appelé "le logeur de Saint-Denis" sur les réseaux sociaux semble avoir changé sa défense. Après avoir été mis en examen pour association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste, Jawad Bendaoud revient quelque peu sur ses propos. Comme le révèle Le Monde, l'homme de 29 ans est suspecté d'avoir "sciemment hébergé des personnes en cavale", selon les éléments de l'enquête et ce notamment dans un but de gagner de l'argent. 

L'appât du gain était plus fort

Des SMS, qui composent notamment le dossier qu'a pu consulter le quotidien français, mettent pourtant en lumière certaines suspicions de la part du logeur de la rue du Corbillon et de son entourage. Le jour de l'assaut du RAID, Jawad Bendaoud reçoit alors deux textos de sa petite-amie : "Je m'en doutais putain" ou encore "Je te l'avais dit en plus, c'est chelou". Ce dernier aurait alors répondu : "Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m’ont dit t’es un 'ouf', tu ramènes des mecs de Belgique (…) Sur le Coran de la Mecque c’est des terroristes, nous on rigolait, on s’en bat les couilles, moi je les héberge. (…) Les mecs ils viennent de Belgique, ils me demandent de quel côté on fait la prière, ils me disent on est fatigué, on veut dormir, on a passé trois jours de fils de pute, 150 euros pour trois jours, pourquoi ils ont pas été à l’hôtel ? (…) Vazy même moi j’ai trouvé ça suspect les mecs…"

Mais l'attrait de l'argent semblait donc beaucoup plus fort pour celui qui récoltait 50 euros par nuit. "J’ai douté, il y avait un truc pas clair, mais je ne vais pas prendre vingt ans pour ça, (…) je m’en doutais, mais je voulais l’argent", a-t-il déclaré relate Le Monde. Mais certains éléments intriguent fortement les enquêteurs, à savoir un appel reçu par Jawad Bendaoud le 3 novembre d'un numéro belge. Un numéro qui a appelé le lendemain des attentats un autre numéro belge, aujourd'hui non attribué, repéré le 13 novembre aux alentours du Stade de France mais aussi dans le XIe et le XVIIIe arrondissement, lieux ou cibles des attentats. 

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