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Attentats à Paris : Jawad Bendaoud "conscient d'avoir hébergé les pires assassins que la France n'a jamais connus"

Le logeur de Saint-Denis a écrit une lettre aux juges en charge de l'enquête sur les attentats de Paris. Il se défend et explique n'avoir aucun lien avec Daesh.

Attentats à Paris : Jawad Bendaoud "conscient d'avoir hébergé les pires assassins que la France n'a jamais connus"
Attentats à Paris : Jawad Bendaoud "conscient d'avoir hébergé les pires assassins que la France n'a jamais connus"
Crédit : Capture BFM TV
Marie-Pierre Haddad

"Je suis passé d'une vie normale à une vie d'enfer en une fraction de seconde. Mon nom de famille a été sali, je fais l'objet de parodies, de blagues". C'est dans une lettre envoyée aux juges, en charge du dossier des attentats du 13 novembre, que Jawad Bendouad, le logeur de Saint-Denis, s'exprime. L'homme s'est fait connaitre du grand public, après avoir été interviewé par BFMTV. Il avait expliqué ne pas être au courant "c'était des terroristes. On m'a demandé de rendre service. On m'a demandé d’héberger deux personnes pendant deux ou trois jours, j'ai rendu service tout simplement (...) Si je savais, vous croyez que je les aurais hébergés ?"

Mais cette fois-ci, c'est pour revenir sur son inattendue célébrité que l'homme a pris la plume sur dix-huit pages. Dans cette lettre révélée par L'Obs, il explique : "Je n'ai pas demandé à être filmé par ce foutu cameraman. Il m'a entendu dire aux policiers que j'étais le loueur de l'appartement, il a allumé sa caméra. Si j'avais su ce qu'aurait causé cet interview, je n'aurais jamais parlé". L'homme a été parodié et "des sketchs ont fleuri sur la toile. Plus de 350.000 personnes se sont inscrites sur Facebook à l'événement "soirée pyjama chez Jawad, prévu pour janvier 2017", rappelle le site.

Pas d'ambiance terroriste dans l'appartement de Saint-Denis

Après avoir été entendu par la police, il a été mis en examen pour participation à une association de malfaiteurs terroristes criminelle et a admis avoir eu connaissance des intentions des terroristes. "Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m’ont dit t’es un 'ouf', tu ramènes des mecs de Belgique (…) Sur le Coran de La Mecque c’est des terroristes, nous on rigolait, on s’en bat les couilles, moi je les héberge. (…) Les mecs ils viennent de Belgique, ils me demandent de quel côté on fait la prière, ils me disent : 'On est fatigué, on veut dormir, on a passé trois jours de fils de pute', 150 euros pour trois jours, pourquoi ils ont pas été à l’hôtel ? (…) Vas-y même moi j’ai trouvé ça suspect les mecs…", expliquait-il dans un document révélé par Le Monde.

Lors de sa garde à vue qui duré pendant six jours, Jawad a tenté de se mutiler "d'abord avec les couverts en plastique de son repas, puis en arrachant le joint du passe-plat de sa cellule", rapporte L'Obs. Dans sa lettre, il explique n'avoir "à aucun moment", senti "une ambiance terroriste ou dangereuse dans la location de l'appartement (…) Je suis conscient d'avoir hébergé les pires assassins que la France n'a jamais connus, mais à aucun moment je me suis associé je n'ai vu de mes yeux des armes".

Je suis un marchand de sommeil à mes heures perdues

Jawad Bendaoud

Jawad Bedaoud raconte avoir découvert l'identité d'Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrou, deux terroristes morts lors de l'assaut de Saint-Denis et qui faisaient parti du commando des terrasses, avec son père : "Je mangeais des lentilles au bœuf dans le salon avec mon père, à aucun moment le mot 'Belgique' n'a été évoqué. Il y avait une pancarte de Paris, une carte avec des dessins d'explosion (…) Je ne savais pas que des Belges avaient participé à des attentats. Si j'avais su oui, j'aurais pu tilter".


Hasna Aït Boulahcen qui avait prête allégeance à Daesh et qui est décédée lors de l'assaut était venu visiter l'appartement le lundi 16 novembre. "Elle semblait tranquille, fumait même une cigarette et lui avait expliqué que ses deux frères étaient à la rue, et prêt à payer 150 euros pour dormir quelques nuits dans l'appartement. Il a cru sa version sur parole et avait besoin", rapporte L'Obs. Pour se justifier, Jawad Bendaoud se décrit comme "un marchand de sommeil à mes heures perdues". Il l'assure, il refuse de devenir "le bouquet missaire (sic) de ce dossier".

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