Pouvait-on éviter l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère ? Alors qu'un homme est mort, décapité, et deux personnes légèrement blessées dans un attentat commis dans une usine ce vendredi 26 juin par un ou des assaillants brandissant un drapeau islamiste, une source des services de sécurité intérieure a confié au Dauphiné Libéré qu'un tel drame était prévisible.
"Tous les signaux étaient ces dernières semaines au rouge pour qu'un attentat de cette nature se produise sur le territoire national", a déclaré cette source au quotidien local. L'homme soupçonné d'être l'auteur de l'attentat arrêté ce matin par les forces de l'ordre était par ailleurs connu de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il aurait eu au moins un complice. Mais les circonstances de l'attaque et le nombre des assaillants étaient
encore flous à la mi-journée. "Selon les premiers éléments de l'enquête,
un ou plusieurs individus, à bord d'un véhicule, ont foncé sur l'usine. Une explosion s'est alors produite",
a d'abord indiqué une source proche du dossier. C'est après cette
explosion que les gendarmes se sont rendus sur ce site classé Seveso et y
ont découvert un corps décapité.
La question est aujourd'hui de savoir comment un tel événement a pu se produire, malgré le déploiement sur le territoire nationale de 7.000 militaires, ainsi que l'a rappelé Jean-Yves Le Drian, qui se rendra cet après-midi au Conseil de défense convoqué par François Hollande. En janvier, moins de trois semaines après les attentats de janvier qui avaient fait 17 morts, Manuel Valls avait par ailleurs dévoilé un plan de lutte contre le terrorisme chiffré à pas moins de 735 millions d'euros sur trois ans.
Quelle que soit la réponse, la question est traitée avec la plus grande importance, François Hollande écourtant sa visite à Bruxelles pour revenir en France cet après-midi et Bernard Cazeneuve ayant été immédiatement dépêché sur place à la demande de Manuel Valls, en déplacement en Amérique latine. Le ministère de l’Intérieur a par ailleurs activé la cellule de crise dans le fumoir de la Place Beauvau comme après l’attentat de Charlie Hebdo et la vigilance a été renforcée sur tous les sites sensibles de Rhône-Alpes.
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