Sept personnes interpellées et au moins deux morts pendant l'assaut du RAID : c'est le bilan du coup de filet du mercredi 18 novembre à Saint-Denis dans le cadre de l'enquête menée après les attentats de Paris. L'appartement où les terroristes ont été appréhendés servait de "cellule conspirative" pour préparer de nouveaux attentats selon les mots de François Molins, procureur de Paris. Les suspects interpellés ce matin projetaient de commettre des attentats au centre commercial de la Défense selon les enquêteurs.
"Ils avaient constitué un commando avec une frappe pour désorganiser toute la France avec des attaques successives sur l'Île-de-France et derrière il y avait des équipes qui étaient prêtes à retaper sur d'autres cibles.", explique Pierre Martinet, ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Il explique que les moyens conséquents déployés après les attentats du 13 novembre ont permis de démanteler cette nouvelle cellule à Saint-Denis "grâce à de nombreuses informations retrouvées sur les téléphones, beaucoup d'informations trouvées sur les véhicules, grâce aux vidéos de surveillances ou encore aux appartements loués en région parisienne".
L'ancien agent des services de renseignements souligne la sophistication de l'organisation des filières terroristes de Daesh en Europe. "Ils se comportent vraiment comme des forces spéciales, c'est le service action de l'État islamique", signale Pierre Martinet au micro de RTL. En revenant sur la division internationale de ces attentats - commandités en Syrie, préparés en Belgique et perpétrés en France - il compare les cellules de Daesh aux services de la DGSE qu'il a quitté en 2001 : "Ils se comportent comme ce que j'ai connu en service".
Ils se comportent comme ce que j'ai connu en service
Pierre Martinet
"Il faut qu'ils sortent des écrans radars pour commettre leurs attentats. Ils ont sanctuarisé l'Europe depuis longtemps : ils ont réservé les pays francophones à des jihadistes francophones, en Syrie et sur place en France parce qu'ils ont besoin de relais logistiques", rappelle l'ancien agent de la DGSE.
Pour Pierre Martinet, l'efficacité de l'organisation de l'État islamique (EI) et de ses filières terroristes s'explique aussi par la présence de nombreux anciens officiers de l'armée irakienne dans ses rangs. Ses anciens cadres de l'armée de Sadam Hussein ont rejoint l'E.I. après l’intervention américaine en 2003.
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