Notre-Dame-des-Landes, Sivens, Boyron, Ducrat... Les sites contestés par les écologistes se sont multipliés ces derniers temps. Ces "zones à défendre" (ZAD) ont donné le nom à des militants toujours plus nombreux au fil des manifestations : les "zadistes".
Depuis la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens le 26 octobre dernier, les manifestants se sont fait un nom avec des revendications de plus en plus radicales. L'écologie et le rejet de la société sont les points d'orgue de leur combat.
Écologistes mais aussi anarchistes, anticapitalistes, simples voisins ou militants de passage, les "zadistes" revêtent de nombreuses étiquettes. Souvent jeunes et issus de la classe moyenne, ils forment un groupe d'amoureux de la nature mais surtout un groupe contestataire d'une société où l'argent est maître, où le superflu prime.
Ces militants composent une espèce de cocktail multi-composantes
Éric Dénécé
Éric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur l'enseignement parle "d'une espèce de cocktail multi-composantes". "À l'origine, on va retrouver des gens qui sont contre l'évolution de la société et ses travers, avec des réflexions parfois très pertinentes mais très rapidement viennent d'agréger à ces penseurs des structures de plus en plus conspirationnistes et violentes" explique-t-il.
Ces manifestants vivent alors en communauté sur des terres qu'ils veulent à tout prix conserver. Ils construisent des camps, des potagers, des cabanes pour se détacher d'une société qui ne leur correspond plus. Pas question de chef ou de responsable, la communauté est le principal mot d'ordre pour rester uni dans une cause commune : la lutte contre des projets démesurés et la protection écologique.
Les derniers affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre ont fait évoluer cette communauté dans une autre catégorie. Les termes "terroriste vert" et "jihadiste vert" sont même utilisés, symbole d'un véritable rejet de la société mais aussi de l'excès de leur comportement.
Dans les pays anglo-saxons, ils sont d'ores et déjà sur la liste des organisations terroristes, comme Al-Qaïda
Éric Dénécé
Les zadistes prennent alors le chemin de certains manifestants américains ou britannique : "Nous avons vu des gens ultra-violents, mais il n'y a pas eu d'actes terroristes, comme c'est le cas aux États-Unis ou en Grande-Bretagne (...) Dans ces pays, ils sont d'ores et déjà sur la liste des organisations terroristes, au même titre qu'Al-Qaïda", explique Éric Dénécé qui décrit observe cette radicalisation depuis le milieu des années 2000 en France.
Si certains pourraient voir cela comme une pure utopie, les zadistes rêvent d'une nouvelle vie et surtout d'une nouvelle forme de liberté où ils ne seraient plus dépendants de cette société occidentale et de l'État qu'ils critiquent remettent en cause chaque instant.
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