Emmanuel Macron recevait, lundi 7 août, des syndicats d'agriculteurs. Des entretiens ont eu lieu à l'Élysée dans la matinée, avec Jérémy Decercle, président des Jeunes Agriculteurs, Jean Mouzat, président du mouvement des exploitants agricoles familiaux, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne et Bernard Lannes, président de la Coordination rurale. La présidente du premier syndicat, la FNSEA, Christiane Lambert, a déjà été reçue le 18 juillet.
Certaines organisations comme la Coordination rurale ou la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) se sont émues que les syndicats agricoles ne soient pas mieux représentés dans les 14 ateliers des États généraux qui doivent se tenir d'ici la fin-novembre. L'atelier phare, le numéro 6, fait particulièrement grincer des dents. Appelé "Rendre les prix d'achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs", il sera présidé "par une multinationale de l'agroalimentaire Danone et la grande distribution (Système U)!", a dénoncé la FNPL.
Ces rencontres interviennent quelques semaines après le lancement des États généraux de l'alimentation et une dizaine de jours après un arbitrage contesté du gouvernement sur les aides européennes.
Au coeur des revendications des producteurs : un "juste" prix face aux exigences de la distribution ou aux demandes de l'agroalimentaire. "Il faut faire en sorte que, demain, nous ne perdions plus de paysans", a plaidé Jérémy Decerle, des Jeunes agriculteurs, à la sortie de son entretien avec Emmanuel Macron. Il lui a rappelé que la France avait perdu un quart de ses paysans au cours des dix dernières années et appelé à des mesures pour relancer "l'attractivité" d'un secteur qui traverse depuis plusieurs années une crise profonde. "Nous sortons de trois ans de crise pour l'élevage, les céréaliers aussi depuis deux ans", a renchéri Bernard Lannes, président de la coordination rurale, qui revendique le titre de deuxième syndicat agricole.
La Coordination rurale, qui voudrait un "plan Marshall" pour l'agriculture, souhaite aussi demander au chef de l'État d'intégrer le Haut-conseil de la coopération agricole pour "lutter contre les dérives de certaines coopératives" qui "ne défendent plus les intérêts de leurs adhérents".
Les organisations ont également abordé la question de la répartition des aides européennes, tant la décision du ministre Stéphane Travert de rééquilibrer les budgets cette semaine a suscité de fureur, aussi bien dans le monde agricole que chez les ONG environnementales. Le ministre a décidé de transférer une partie des aides européennes du "pilier 1" de la politique agricole commune (aides à l'hectare) vers le "pilier 2" (développement rural, aide à l'agriculture de montagne, installation des jeunes agriculteurs, aide à la filière bio).
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