Manuela Gonzalez, surnommée la "veuve noire de l'Isère", avait été condamnée en avril 2014 à 30 ans de réclusion pour le meurtre de son dernier mari, mais elle a depuis été libérée. Son délai de jugement en appel a été jugé trop long, or le Parquet a pointé un manque de moyens pour pouvoir juger plus rapidement.
Le procureur général de Grenoble demande ainsi "des moyens supplémentaires" pour pouvoir juger plus rapidement les affaires criminelles. "Je souhaite qu'on puisse augmenter le nombre de sessions d'assises pour que plus d'affaires soient jugées dans des délais plus rapides. C'est une question d'organisation, tributaire de moyens et d'effectifs", a déclaré Paul Michel, procureur général de Grenoble.
"On demande des moyens supplémentaires", notamment en ce qui concerne les magistrats du siège, a-t-il ajouté, en mettant en avant le nombre important d'affaires à juger au regard de la "forte criminalité" sur le ressort de la cour d'appel (Hautes-Alpes, Drôme, Isère).
Il s'était écoulé 17 mois depuis l'appel, sans qu'aucune date ne soit fixée pour le nouveau procès, qui ne devrait pas intervenir avant la mi-2016. Mme Gonzalez était en détention provisoire depuis 5 ans et demi. La chambre de l'instruction a donc fait application de la jurisprudence de la cour européenne des droits de l'Homme qui estime que "toute personne a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable".
La cour d'appel de Grenoble a ordonné le placement de l'accusée sous contrôle judiciaire: il lui est interdit de sortir du territoire national, de rencontrer les victimes et elle doit pointer une fois par semaine à la gendarmerie. Le parquet général s'était opposé à sa libération au regard "de la gravité exceptionnelle des faits" et du "risque de fuite" a rappelé M. Michel, qui étudie un éventuel pourvoi en cassation.
La quinquagénaire avait été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de son dernier mari, Daniel Cano, en octobre 2008, dans des conditions rappelant étrangement l'intoxication de quatre autres de ses compagnons.
Manuela Gonzalez doit être jugée en appel devant la cour d'assises de la Drôme. Or cette juridiction est désormais présidée par le président du premier procès d'assises, qui n'a pas le droit de juger en appel. Il faut donc trouver un nouveau magistrat pour le remplacer.
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