L'opération visait à démontrer l'absurdité de la situation dont pâtit un collège du département le plus riche de France. Mercredi 17 septembre, 90 élèves en classe de sixième du collège Voltaire d'Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, ont dû traverser la ville à pied pour bénéficier de leur cours de natation.
Faute de financement suffisant par le Conseil Général du 92, présidé par l'UMP Patrick Devedjan, ils ne disposent plus d'un bus pour se rendre à la piscine municipale située à 2 km de leur établissement. Conséquence, après avoir arpenté des routes très fréquentées, les enfants ont à peine le temps de se mettre à l'eau qu'ils doivent déjà retourner au collège.
Les plus rapides ont pu nager une quinzaine de minutes. Les derniers n'ont pas pu se baigner, à leur grand regret. "J'étais juste au bord. Mes copines et moi on a demandé au prof si on ne pouvait pas simplement piquer une tête. Il nous a dit 'non', qu'il ne fallait pas être en retard à l'école. Donc on est directement reparti", témoigne la jeune Elena.
Les parents sont en colère. Anne, la mère d'Elena, ne supporte pas l'idée que sa fille marche aussi longtemps le long des routes et ne puisse pas suivre les cours de natation pourtant prévus dans le programme scolaire. "Les enfants n'apprennent pas. Ils sont nombreux à ne pas savoir nager, ils ne sortiront pas du collège en sachant nager s'ils ne vont pas dans l'eau, c'est certain", fulmine-t-elle.
À l'instar du conseiller municipal d'opposition socialiste-écologiste Luc Bérard de Malavas sur son blog, parents et enseignants dénoncent une situation ubuesque. Ils demandent en urgence une subvention du Conseil général des Hauts-de-Seine. Il leur faudrait pour l'année près de 9.000 euros d'aides. Le département dit rester à l'écoute du collège. En attendant, les enfants continuent de marcher.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.