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80 ans du Débarquement en Normandie : "Nous étions aux premières loges" à Omaha Beach, se souvient Georgette Godes
A 86 ans, Georgette Godes se souvient sur RTL de cette matinée du 6 juin 1944 où, enfant, elle a assisté au Débarquement depuis la première maison située au-dessus d’Omaha Beach.
Georgette Godes en mai 2024 montrant la photo où elle est dans les bras d'un soldat Américain
Crédit : Frédéric Veille
Les années n'ont pas entaché sa mémoire et régulièrement Georgette Godes retourne à Saint-Laurent-sur-Mer, là où les Américains ont débarqué sur le secteur baptisé Omaha Beach. C’est là, au matin du 6 juin 1944, qu’elle a assisté à l’une des pages les plus importantes et plus meurtrières de l’Histoire.
Âgée de 6 ans à l’époque, Georgette vivait chez ses grands-parents, locataires d’une maison située chemin du Ruquet, le chemin qui mène à la plage. "Forcément, avec mes parents, nous étions aux premières loges. À 6 heures du matin, mon grand-père a entendu les premiers bombardements, est sorti dehors et a vu toute l’armada arriver. Aussitôt il nous a dit : 'Vite vite, il faut sortir de la maison'. On est donc sorti et on est resté dans le jardin, dans les latrines. À chaque bombe qui passait, il nous disait : 'N’ayez pas peur celle-là, elle n’est pas pour nous'."
Toute la matinée, ce fut le déluge. "On était en plein jour, mais c’était un feu d’artifice. Les bombes pleuvaient, mais il faut dire que la DCA allemande était juste derrière chez nous", raconte-t-elle à RTL.
Tous les ans depuis le 6 juin 1944, je revis ma journée du 6 juin. J’ai encore toutes ces images en tête.
Georgette Godes
Réfugiée dans une cave située dans le jardin, Georgette, ses grands-parents et cinq autres enfants que sa grand-mère accueillait, sont restés à l’abri toute la journée. "Quelquefois, on mettait la tête dehors et on voyait des soldats courir dans tous les sens et un avion en flammes qui s’est écrasé juste à côté. Au début, je n’ai pas eu peur parce que je ne savais pas vraiment ce que c’était la guerre. C’est en voyant mes grands-parents effrayés que j’ai ensuite compris".
Le lendemain du Débarquement, Georgette est les autres enfants sont restés dans le jardin, seul le grand-père est allé voir la plage. "Mais les jours qui ont suivi, il a aidé les Américains à enterrer tous ces morts", explique-t-elle. Aujourd’hui, Georgette Godes sait parfaitement qu’elle a échappé à la mort.
"D’ailleurs, je peux vous dire que tous les ans depuis le 6 juin 1944, je revis ma journée du 6 juin, assure Georgette. J’ai encore toutes ces images en tête". Mais ce qu’il y a de plus important pour elle, c’est de continuer à témoigner, à transmettre pour que personne n’oublie ce qu’il s’est passé il y a 80 ans, pour que personne n’oublie tous ces morts".
