L'accès à cinq sites internet accusés de faire l'apologie du terrorisme a été bloqué depuis la fin de la semaine dernière, une première depuis la mise en place de cette mesure administrative le 6 mars, a-t-on appris lundi auprès du ministère de l'Intérieur. L'ordre de blocage a été donné aux fournisseurs d'accès, qui ont ensuite 48 heures pour prendre "toute mesure utile destinée à faire cesser le référencement de ces adresses", selon le texte du décret.
Dimanche, le cas du site Islamic-news.info avait été recensé. Lorsqu'un internaute situé en France tentait d'y accéder dimanche, il était redirigé vers le site du ministère de l'Intérieur. "Vous avez été redirigé vers ce site officiel car votre ordinateur allait se connecter à une page dont le contenu provoque à des actes de terrorisme ou fait publiquement l'apologie d'actes de terrorisme", pouvait-on alors lire sous un pictogramme représentant une main rouge. Le site d'al Hayat Media Center, une branche du groupe État islamique chargée de sa communication, a également été fermé.
Le blocage administratif est l'une des mesures les plus débattues de la nouvelle loi antiterroriste votée au mois de novembre par les députés. Inscrite dans la loi depuis 2011, elle est encadrée par un décret depuis le mois de février. Ce dernier autorise l'occurrence l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication de demander à des éditeurs et à des hébergeurs de sites sensibles le retrait de certains contenus illicites, sans bénéficier de l'autorisation d'un juge. Au-delà de 24 heures, cette autorité administrative peut exiger que les fournisseurs d'accès à internet bloquent l'accès au site concerné.
Elle avait été critiquée par la commission consultative des droits de l'Homme, autorité administrative consultative du gouvernement, qui estimait l'intervention d'un juge nécessaire pour ordonner et contrôler le retrait d'un contenu illicite et le blocage d'un site internet.
Ces premier blocages pourraient être les premiers d'une longue série. Lors de son audition au Sénat, l'Office central de lutte contre la cybercriminalité avait indiqué qu'une cinquantaine de sites web jihadistes était dans son viseur.
Commentaires