Le nouvel indice de l’Insee intégrera les tickets de caisse de nos achats dans les supermarchés. Cela fait partie de la nouvelle méthode calcul développée par l'Insee afin de calculer l'inflation. Là où jusqu’ici, l’Institut effectuait des dizaines de milliers de relevés chaque mois.
Les prix exacts de dizaines de millions d’articles achetés ont donc été compilés, et associés aux relevés effectués sur Internet et aux tarifs des services publics, pour mesurer cette fameuse hausse des prix.
Ainsi, l'indice devrait être plus fiable. Car il est composé de bien d’autres données que les seuls prix des produits achetés. En janvier, il devrait refléter les hausses que nous avons subies, le prix du timbre, celui des cigarettes, des courses de taxis.. Et cela devrait nous porter à une hausse sur un an de l’ordre de 1,5%.
La hausse des prix est l’un des indicateurs les plus controversés, parce que le sentiment que nous en avons nous donne une inflation bien supérieure. Il y a plusieurs explications à cela. D’abord, le fait que notre perception des prix dépende de l'évolution de nos salaires et de nos impôts, même si cela n'a rien à voir avec les prix eux-mêmes.
Ensuite, nous n’avons pas tous la même consommation. Un fumeur ressentira plus durement la hausse du coût de la vie. Car depuis vingt ans, le prix du tabac a progressé de 220%, alors que le niveau général des prix n’a grimpé que de 32%.
Idem pour un ménage en zone rurale et à revenus modestes. Il sera bien plus sensible à la hausse du prix du carburant parce que la part relative, dans son budget, consacrée à l'essence, est bien plus élevée que celle d'un bobo du centre d'une grande ville qui n'a pas de voiture.
La méthode utilisée par l'Insee pour calculer l'indice est bonne. Le problème est que la construction elle-même de l'indice est faite à partir de conventions. L'alimentation par exemple compte pour 16% du budget. Pour un boulimique, ce n'est pas suffisant. Pour un ascète, c'est trop.
Autre exemple plus problématique, le loyer, qui représente seulement 6% de l'indice général de l'Insee. Un chiffre très contestable, parce que c'est une moyenne entre ceux qui payent un loyer et ceux qui n'en payent pas. Or, pour les premiers, le loyer compte pour bien plus que 6% de leur budget.
L'indice des prix est une moyenne, avec tous les défauts d'une moyenne. C'est-à-dire que personne ne s'y retrouve véritablement. Pour autant, c'est une mesure plus juste, ou plutôt moins fausse, que tout autre mesure particulière. Le propre d'une moyenne, c'est d'être une abstraction, qui ne me décrit pas moi personnellement, mais qui est le point de compromis entre toutes les situations particulières.
Une synthèse en somme qui, comme toute mesure, est imparfaite et doit être complétée. Mais sans moyenne, il n'y a que des particularismes, des situations spécifiques, ce qui obscurcit le débat sur l'économie et la politique économique.
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