Après une greffe du cœur, il bat le record du monde d'altitude pour un transplanté

Gravir les montagnes jusqu'à 6.000 mètres d’altitude, avec le cœur d'un autre. Paul Baudry souffrait d'une insuffisance cardiaque progressive depuis 15 ans. En 2009, il apprend qu'un cœur est enfin disponible pour une greffe. Le donneur, anonyme, était en état de mort cérébrale et sa famille accepte le prélèvement d'organes.
 
Quinze mois après sa greffe réussie, cet ancien pratiquant de course en montagne décide de renouer avec les cimes. Entraînement et suivi médical quasi quotidiens pour un objectif : battre le record du monde d'altitude. Moins de deux ans plus tard, il atteignait les sommets de la Cordillère des Andes, en Bolivie.

Le sport, un moyen d'accroître son espérance de vie

"Quand je suis arrivé au sommet, j'ai pensé au donneur et à sa famille qui a bien voulu que ses organes soient prélevés. C'est grâce à cela que j'ai pu arriver si haut et que je peux mener une vie normale", explique Paul Baudry. 
 
Ce record du monde est "un accomplissement, une étape dans la reconstruction de ma vie. C'est une fierté, un défi personnel mais après, ce qui compte, c'est d'aller jusqu'où on peut aller, le plus haut possible", raconte-t-il. Une fois arrivé au sommet, "tout est plus lent, il y avait de la fatigue mais aussi de l'émotion", détaille le greffé.
 
Après sa greffe, "le sport a clairement été une façon de remonter la pente. D'un point de vue médical, le sport pour les greffés est une façon d'entretenir son corps et d'accroître son espérance de vie et sa capacité de vie".

Il faut que chacun s'exprime sur ses intentions envers le don d'organes

Paul Baudry

Les spécialistes expliquent que les greffés perdent 30% de leurs capacités physiques, mais "avec l'entraînement, on arrive à récupérer les choses, explique Paul Baudry. Mais il est clair que quand on est greffé on doit prendre des médicaments, qui sont des anti-rejets et cela baisse les performances du point de vue musculaire, pulmonaire et cardiaque".

Sur 100 prélèvements possibles pour un don d'organes, 30 ne sont pas faits à cause du refus des familles. "Pour chaque personne, même pour les adolescents et les enfants, il faut s'exprimer sur ces intentions. Dans la douleur du deuil, il faut ajouter le dilemme lorsque les proches se retrouvent dans cette situation. Dites-le à vos proches", insiste Paul Baudry.