VIDÉO - Ligue Europa : violents débordements entre Charleroi et le Beitar Jérusalem

Ce ne devait être qu'un tour qualificatif de Ligue Europa, disputé à l'époque où la plupart des clubs pensent davantage à la reprise de l'entraînement et aux transferts qu'à disputer d'ardentes joutes européennes. Pourtant, la confrontation entre les Belges du Sporting de Charleroi, qui retrouvaient les compétitions continentales pour la première fois depuis 21 ans, et les Israéliens du Beitar Jérusalem a très rapidement tourné à l'aigre. 

Placée sous haute surveillance, avec notamment des policiers lourdement équipés qui patrouillaient en ville depuis plusieurs jours, la rencontre n'a effectivement pas tardé à connaître son lot de débordements. Avant même la fin de la première minute de jeu, l'arbitre a dû interrompre le match. La faute à d'impressionnants jets de fumigènes, de fusées et de pétards en provenance de la tribune du Beitar. 

Des supporters bien connus du football européen

En cause, des provocations descendues des gradins occupés par les supporters "Carolo", ceux de Charleroi. Selon les médias israéliens et l'entraîneur de l'équipe en déplacement, des saluts nazis auraient même été aperçus, déclenchant la colère des fans du Beitar. En fin de rencontre, et après une très large et facile victoire belge (5-1), de nouveaux projectiles ont été lancés par les fans israéliens, un boulon atteignant le portier français de Charleroi, Nicolas Penneteau, à la tête.

Un triste bilan qui est loin d'être une première pour les supporters jaunes et noir, déjà connus dans toute l'Europe pour leur sombre réputation. Le principal groupe d'ultras du club, "La familia", parfois qualifiée d'organisation criminelle, est composé de sympathisants de l'extrême droite israélienne profondément anti-arabes et anti-musulmans. Dès la veille du match, certains des membres du groupe auraient pris part à une bagarre entre supporters des deux clubs qui a fait un blessé léger.

L'incident de trop pour le président du Beitar

Des débordements qui ont poussé à bout le propriétaire du club, Eli Tabib. À la tête du Beitar depuis 2013, l'homme a immédiatement regretté les événements de la soirée. "J'ai honte et je suis choqué par le comportement d'une partie du public, a-t-il déploré dans un communiqué cité par Ynetnews. Le monde entier a vu l'horreur de cette scène embarrassante mené par le même groupe radical".

Déjà victime d'un coup de feu à la sortie de son domicile au mois de mars, Eli Tabib a annoncé qu'il mettait le club en vente. "Ce soir marque la fin de mon rôle dans le football israélien et en particulier avec le Beitar Jérusalem, continue sa communication officielle. Je nommerai un administrateur pour diriger le club jusqu'à ce que quelqu'un soit prêt à l'acheter."