Au lendemain de la rencontre France-Albanie, les images d'explosion de joie à la suite des buts d'Antoine Griezmann et de Dimitri Payet occultent difficilement l'immense frustration d'un match qui a semblé interminable tant le rythme était lent et la copie des Bleus brouillonne. Le match des Français était très moyen et parfois mauvais, et encore une fois des lacunes sont apparues et elles inquiètent car elles remettent en cause certains choix de Didier Deschamps, qui bute depuis 4 ans sur la construction d'une équipe de France au moins imperméable et guerrière à défaut d'être fluide et séduisante sur la durée.
Si on ne doute pas de la bonne volonté de la plupart des joueurs alignés, il y a des faiblesses chroniques dans ce jeu, et on plaint parfois Laurent Koscielny qui doit à la fois couvrir Patrice Evra et avoir un œil aux errements jamais impossibles d'Adil Rami. Devant eux, Blaise Matuidi inquiète par son abattage maladroit et une condition physique qui peine désormais à masquer sa technique défaillante. Tout cela mis dans un système peu travaillé forment les interrogations à propos de Didier Deschamps et de ses hommes.
Il suffisait d'un centre pour créer le danger sur les buts de Hugo Lloris. Et c'est déjà un signal d'alarme face à une Albanie vaillante, guerrière, pleine de mérite mais certainement pas habile techniquement et à même de déstabiliser une défense organisée correctement. Mais face au quatuor des Bleus, l'envie et l'intensité suffisaient à faire frémir le camp tricolore. Didier Deschamps a choisi la charnière Rami-Koscielny après la blessure de Raphaël Varane, et force est de constater qu'après quatre rencontres, le duo n'est certainement pas encore rôdé. Adil Rami est fébrile, et Laurent Koscielny semble tranchant mais doit couvrir aussi Patrice Evra, trop souvent.
Défensivement, sur son placement et dans l'intensité, le latéral de la Juventus, considéré comme un des piliers du vestiaire, est la cible préférée des attaques adverses. Des centres, des débordements, des appels dans son dos, Evra est depuis bien longtemps en difficulté sur le plan défensif. Si à la Juventus, il reste utile, c'est grâce à une défense à trois Chiellini-Barzagli-Bonucci parmi les plus solides du monde qui le couvre. Cette même défense qui a fait déjouer l'équipe de Belgique sous les couleurs de l'Italie. Avec la France, c'est d'habitude Matuidi qui couvre les montées sans replis rapides du latéral gauche, mais il s'avère que le milieu du PSG est à côté de ses crampons.
Si Griezmann a été sorti du 11 pour des raisons physiques et mentales, si Paul Pogba a lui aussi eu droit à un tour sur le banc, pourquoi ne pas en faire autant avec Blaise Matuidi ? Le milieu du PSG est cuit physiquement et n'arrive pas à développer le volume de jeu dont il a l'habitude. Pas toujours très juste techniquement du fait de qualités naturelles limitées dans ce domaine, il rattrape généralement ces lacunes et parvient à être au moins précieux dans la récupération lorsque ses phases offensives sont brouillonnes. Mais comme avec le PSG, lorsqu'il pioche physiquement, son jeu devient sclérosant et son utilité plus problématique. Il doit donc souffler, pour son bien et celui des Bleus. Or il ne sort que trop rarement.
Il vient ainsi d'effectuer 180 minutes en deux matches alors que ses problèmes physiques sont évidents. On ne comprend pas sur ce point les choix de Didier Deschamps, qui par ailleurs a vu son 4-2-3-1 capoter et être changé au bout de 45 minutes. L'animation du système a été défaillante, autant par manque de travail et d'automatismes que par des joueurs pas assez investis lors de la première période. Sans grandes références collectives dans ce schéma, ce dernier donne l'impression d'avoir été mis en place dans la hâte.
Des "improvisations" rares chez Didier Deschamps, qui bien que toujours accompagné de sa légendaire réussite (qu'il sait provoquer aussi), devra continuer à se creuser la tête pour que cette équipe ait une tête de champion. Certes, à la mi-temps il a eu le pragmatisme et la présence d'esprit de changer repasser en 4-3-3, de revenir avec un schéma qui a libéré Dimitri Payet. Avant tout, son discours mobilisateur à la mi-temps a remis les têtes à l'endroit et l'usure des Albanais a fini par ouvrir des espaces et provoqué les situations de buts. Même s'il continu à chercher des solutions, on sera au moins rassuré par la capacité du sélectionneur à vite se raviser.
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