Cette intersaison 2014 en Ligue 1 n'a pas été seulement animée par des transferts de stars, elle a hélas aussi été marquée par les déboires d'un club lors de son passage devant la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG). Un examen des budgets et des comptes toujours redouté, parfois fatal, mais indispensable pour garantir l'avenir des clubs et de leurs salariés.
Néanmoins la DNCG, est parfois vue comme le "grand méchant loup" un empêcheur de tourner en rond qui scléroserait les ambitions des clubs. Cette instance, indépendante de la Ligue de football professionnel (LFP), est il est vrai capable de lourdes sanctions envers les mauvais gestionnaires. Le RC Lens ne le sait que trop en ce moment, lui qui n'a pu garantir les recettes du budget présenté.
La situation du club nordiste est d'ailleurs un cas d'école. Après avoir décroché son billet pour la Ligue 1 sur le terrain, Lens s'est vu refuser l'accès à l'élite par la DNCG par manque de garanties bancaires. Ainsi, pour assurer un budget prévisionnel de 48 millions d'euros, il fallait un apport personnel du propriétaire azéri Hafiz Mammadov à hauteur de 10 millions d'euros.
Si 18 millions d'euros avaient déjà été garantis, le versement des 10 millions restants n'a jamais eu lieu. Fin juin, le président lensois avait indiqué qu'un jour férié en Azerbaïdjan (la Fête des Armées, le 26 juin) avait retardé le virement. Puis, c'était une erreur dans le code d'identification IBAN qui a été invoquée. Des explications qui n'ont pas convaincu les commissaires aux comptes, dont le travail est d'assurer que chaque euro annoncé dans le budget soit pourvu. Finalement, le président Gervais Martel annonçait que la somme n'arriverait pas.
Aujourd'hui, l'organe de contrôle a encore une fois sanctionné le club, en lui interdisant provisoirement de recruter, en attendant le virement de 4 millions d'euros promis par Mammadov devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et la commission d'appel de la Fédération française de football.
Le passage devant la DNCG est une obligation pour tous les clubs professionnels en France, quel que soit le sport. À cette occasion ce "comptable du foot" observe attentivement la masse salariale et le budget des clubs. Si la majorité des présidents passent le contrôle sans souci, d'autres doivent revoir leur copie et pour cause. Un club de football est une entreprise qui doit garantir ses fonds afin de pouvoir payer en temps et en heure ses salariés (joueurs et personnel divers).
Bien entendu, le fan de football peut croire que la DNCG est une entrave à l'expansion de son club, qui interdit l'achat de joueurs. Mais tout comme une banque peut empêcher un crédit par manque de capacité de remboursement, les experts comptables bénévoles mais hautement qualifiés du "gendarme financier" ont avant tout à l'esprit de garantir la pérennité des emplois, et par ricochet l'avenir sportif des clubs.
En effet, un club sain est un club qui ne se souciera que du terrain pour savoir s'il peut jouer dans une division ou une autre. Aujourd'hui des clubs comme Luzenac ou Lens ont mal anticipé l'accession au niveau supérieur, ou vu trop grand trop gros, dans le cas du Racing.
Car il faut bien rappeler que lors du deuxième passage devant les comptables, Lens avait maintenu son budget de 48 millions d'euros, malgré le manque de garanties, alors qu'un budget inférieur aurait été sans problème validé et le mélodrame évité. Aujourd'hui, si la DNCG est pointée du doigt, on oublie sans doute le manque de rigueur de Gervais Martel dans cette affaire, sans remettre ne cause sa bonne foi. Il a d'ailleurs plusieurs fois avoué qu'il aurait pu faire autrement.
Pour les clubs pas très rigoureux, les sanctions peuvent être diverses. En effet, cela peut aller de la masse salariale encadrée à l'exclusion des compétitions, en passant par l'interdiction totale ou partielle de recrutement. En janvier, Lille avait vu le transfert de Sébastien Corchia invalidé pour cause de masse salariale trop importante. En 2002, Nice avait été interdit de recrutement. Cette saison l'OM a dû compter sur un apport de 18 millions de la part de l'actionnaire pour pouvoir passer le "cut".
Les dirigeants français ont souvent émis le souhait de voir apparaître une "DNCG européenne" afin que tous les clubs soient logés à la même enseigne. Si une telle organisation n'existe pas encore, le "Fair-Play financier" a été mis en place pour empêcher une sorte de dumping économique. Les clubs ne doivent pas dépenser plus que ce qu'ils engrangent. À eux de diversifier leurs sources de revenus. Un système qui notamment freine le mécénat des riches propriétaire.
C'est notamment le cas du PSG, dont QSI est un propriétaire aux fonds sans limite car adossé à la puissance de l'état du Qatar. Mais l'Uefa veille et même un contrat passé avec l'office du tourisme du Qatar n'a pas été pris entièrement en compte. Le montant de 200 millions par an a été jugé disproportionné, surtout que ce n'était là qu'un apport d'actionnaire déguisé, une forme de contournement du règlement européen. Tous les clubs européens sont soumis aux même règles, et si ce n'est pas une DNCG à part entière, il serait sans doute bien de se dire que la vertu économique de la Ligue 1 a inspiré les concurrents.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte