Permettez-moi quelques mots de félicitations à TF1 et à France 2 pour avoir choisi "le moindre mal" en désignant Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq pour présenter le 3 mai prochain le débat de l'entre-deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les deux journalistes ont prouvé leur compétence, les deux journalistes sont légitimes, les deux journalistes sont chefs du service politique de leur chaîne bref, ça "devrait le faire", comme dit l'autre.
Il faut donc applaudir ce choix "par défaut". C'est la conclusion relativement heureuse d'une affaire qui m'a exaspérée, et que nous avons le droit de résumer... Voire le devoir. Chapitre 1 : le principe du fameux débat-à-haut-débit ayant été accepté, qui pour le présenter ? La Une et La 2 se choisissent chacune leur "homme-lige" capable d'être un "homme litige", c'est-à-dire en mesure de gérer les brouilles et les embrouilles toujours possibles sur un plateau.
Or, les meilleurs de la campagne-télé ont sans doute été, côté chaînes historiques, David Pujadas de France 2 et Gilles Bouleau de TF1, Élisabeth Martichoux, de RTL, étant hors concours. Anne-Claire Coudray, plus lumineuse à l'image qu'à l'oral, a été une sorte de mitraillette à questions ne laissant à personne le temps de répondre. Quant a Léa Salamé, c'est dommage qu'il faille lui saisir fermement la main pour qu'elle comprenne la nécessité de laisser un peu d'espace à l'invité.
Conclusion : non seulement le choix des deux diffuseurs n'est pas absurde, mais il peut même apparaître comme logique, légitime et, somme toute, harmonieux. Ont-ils eu tort d'annoncer leur dispositif trop tôt, dès le 10 avril ? Manifestement oui ! Il faut dire qu'elles sont tout de même sottes, nos deux chaînes. Voilà qu'elles se croient naïvement "maîtresses chez elles", comme on dit. Oui, elles pensent pouvoir choisir en toute indépendance leurs "champions" sous prétexte qu'ils ont beaucoup de métier, et plus de sérieux que d'ego.
Faut-il être ballots, ballottes, pour penser que cela "va-de-soi" ! Elles mesurent mardi dernier leur candeur lors de la réunion entre les patrons de l'info des "télés", les représentants des "finalistes de la course à l’échalote et à l'Élysée", et bien sûr, le patron du CSA, Olivier Schrameck, accompagné des "sages" Jean-François Mary et Sylvie Pierre-Brossolette, la "garante" de la parité mâles-femelles au sein du Conseil. Et c'est précisément au nom de cette parité qu'est alors brusquement suggérée par le CSA une présentation mixte pour la spéciale du 3 mai.
Oui, il faut "un homme et une femme" mais pour les chabadabada, on repassera ! Et voilà lancé le débat-avant-le-débat, dont on aurait franchement pu se passer. Une seule vraie question se pose en fait : cette obligation de parité "on-ne-peut-plus-légitime", ne risque-t-elle pas de devenir franchement inquiétante si, un jour, on en arrive à devoir préférer une femme incompétente à un homme plus efficace, précisément au nom de cette parité ?
La parité est-elle à géométrie variable ?
Isabelle Morini-Bosc
J'ai parfois l'impression qu'on n'en est pas loin. Et ça m'agace. Autant que les quotas qui, souvent, tiennent plus compte des chiffres (placer des gens pour respecter des pourcentages) que des capacités (mettre la bonne personne à la bonne place). Les "obligations légales" poussées à l'extrême sont toujours dangereuses. Que les décideurs se préoccupent d'abord des égalités salariales entre sexes ; pour le reste, on ajustera. Et puis, pardonnez-moi, mais si la parité est à ce point primordiale, voire cruciale, voire vitale, pourquoi deux femmes (Laurence Ferrari et Ruth Elkrief) ont-elles été choisies pour assurer le débat à 11 sur BFMTV et CNews?
La parité est-elle à géométrie variable ? Ce qui n'est pas gênant un jour, le devient le lendemain ? Ce qui était supportable au féminin sur la TNT, devient insupportable au masculin sur les "grandes chaînes" ? On frise, sinon les femmes, du moins le ridicule. Faut-il rappeler la célèbre formule "tout ce qui est exagéré est insignifiant" ? Or donc, vu ce contexte "burlesque", oui, on ne peut que féliciter TF1 et France 2 d'être parvenues à la solution la plus satisfaisante. Mais une telle perte de temps, c'est pas du "boulot". Pardon, Gilles !
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