Petite devinette. Quel est le point commun entre la chronique assurée par Cyprien Cini vendredi 27 mai à 6h20 sur notre antenne, la future émission de France 2 présentée par Marianne James, et l'une des passions de l'ancien patron de Canal +, André Rousselet, qui vient de nous quitter ? Et bien, les Arts en général et la peinture en particulier. Oui, fini apparemment le temps où les arts plastiques intéressaient moins les chaines que les plastiques sans art (mais avec fards) par exemple celles des bimbos des émissions de rencontre.
Or, voilà qu'aujourd'hui le service public entend passionner les foules avec une émission mettant en valeur des peintres amateurs. C'est comme les concours culinaires sauf que là, disent quelques critiques à la dent dure, les "croûtes", on les a dans son assiette. Propos injuste si on considère le nombre d'artistes d'hier ou d'aujourd'hui doués pour le dessin, de Serge Gainsbourg à Freddy Mercury en passant par Patrick Sébastien. Mais à ce stade de la discussion, je ne peux m'empêcher de penser à l'ancien patron de Canal + André Rousselet.
Fou d'art contemporain, il s'achetait de gigantesques toiles qui coûtaient un Boeing ou pas loin. Elles ornaient son bureau, occupant tout l'espace de leurs taches de couleur, et m'intéressaient autant qu'un masque de plongée avec tuba intéresse un montagnard pour l'ascension du Mont-Blanc. Il adorait d'ailleurs me taquiner sur mon amour de la peinture du 19e, et m'accueillait systématiquement dans son bureau par un sonore "Alors, Isabelle, toujours le même goût de merde ?" Pour sûr ! Mais André Rousselet, tout seigneur qu'il était avec son physique d'acteur américain des grandes glorieuses, mi James Stewart (pour la taille) mi Maurice Chevalier (pour la gouaille) avait de l'humour, et il aurait sûrement ri des deux histoires que nous a récemment racontées notre camarade Cyprien Cini.
La première se déroulait l'an dernier dans un célèbre musée espagnol organisant une exposition d'art conceptuel contemporain. Sur l'une des estrades, une oeuvre baptisée Lendemain de fêt. Canettes de bière défoncées, bouteilles cassées, serviettes tachées, écoulements douteux, restes de bouffe, effectivement un vrai lendemain de fêtes où même le décor trinquait. C'était le fleuron de l'exposition. Ou plutôt cela aurait dû l'être. Tétanisées à l'idée d'être accusées d'avoir mal nettoyé, les femmes de ménage s'étaient en fait appliquées à faire place nette avant l'ouverture, jetant tout à la poubelle en pestant contre ces mal élevés.
On a aussi eu récemment le cas inverse. À une autre exposition futuriste, un jeune a déposé sa paire de lunettes sur le sol. Même pas un double foyer qu'on aurait pu appeler "Adultère". Puis il a simplement attendu. Un attroupement extatique s'est rapidement formé devant une oeuvre si "aboutie". Sans commentaire. Si, un seul : cela rappelle Boronali, cet artiste "1900" très côté pour qui on faisait la queue. Et pour cause, pour ridiculiser l'art abstrait, le propriétaire d'un âne avait précisément attaché un pinceau à la queue très mobile de sa bête-de-somme. Justement pas bête, en somme. Boronali était tout bêtement l'anagramme d'Aliboron, nom traditionnel donné aux ânes gris. Alors l'art moderne, oui. Mais le snobisme allant souvent avec, on a le droit de ne pas pouvoir voir ça... en peinture !
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