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Isabelle Morini-Bosc : "J'ai aimé "Stars sous hypnose" parce que j'y croyais"
ÉDITO - Difficile d'accuser l'émission "Stars sous hypnose" d'être bidon : même Michel Cymes, le docteur qui ne croit que ce qu'il voit, s'est fait endormir.
Et si on arrêtait de chercher la petite bête quand on a la grosse devant les yeux ? Qu'est-ce qui m'inspire cette pensée pas complètement philosophique ? L'hypnose. Plus exactement les émissions de divertissement ayant pour thème l'hypnose, qu'elles soient sur D8, W9 ou TF1, avec notamment le weekend dernier Stars sous hypnose, un programme qui, mais oui, m'a beaucoup divertie. Parce que je n'y croyais pas ? Parce que j'y croyais, au contraire !
Il existe certes des charlatans dans ce milieu comme dans les autres, mais comment peut-on perpétuellement affirmer que tout est "bidonné" quand les preuves du contraire s'accumulent comme le limon au fond des fleuves ? L'exemple type ? Michel Cymes. Nul ne conteste le fait qu'il est aussi médecin que Molière était comédien. C'est de surcroît un "thomasien", autrement dit il ne croit qu'à ce qu'il voit, comme Saint-Thomas autrefois. Les prouesses du canadien Messmer, le Zlatan de l'hypnose, il y croyait donc autant qu'à la naissance des filles dans les fleurs et des garçons dans les brocolis. Pour lui, c'est précisément Messmer qui était dans les choux sinon aux fraises. Sauf que, arrivé goguenard à un rendez-vous avec lui pour le tournage d'une séquence sur le cerveau, notre doc était tombé dans un profond sommeil au premier signal du célèbre mentaliste. Aussi perturbé au réveil qu'un mari cocu. Comment cela avait-il pu lui arriver, à lui ?
Le problème du réveil
C'est également ce que s'est dit Denis, ce téléspectateur lambda qui, regardant la 1 samedi soir, a été soumis à l'influence de Messmer comme tous les invités d'Arthur, Djibril Cissé, Cyril Féraud, ou encore Denis Brogniart. Joignant lui aussi ses 2 index à la demande du "gourou", il n'a pu ensuite les desserrer, plongé dans un état second et dans le désarroi le plus total. Denis n'était pourtant pas un être influençable. L'hypnose, il n'y croyait pas plus que ça, lui le chef d'entreprise raisonnable et raisonné qui, figé à travers son écran, s'est cependant brusquement trouvé coincé durant 90 minutes dans un monde parallèle, laissant sa famille angoissée et les pompiers perplexes. Finalement réveillé par un claquement de doigt, il est comme on dit resté "vasouillard" durant tout le weekend, façon bonne gueule de bois.
Son cas permet d'ailleurs d'évoquer le problème du réveil, récemment traité dans un excellent reportage d'Envoyé Spécial consacré aux étudiants qui jouent à l'apprenti-sorcier après avoir appris comment endormir leurs camarades-cobayes sur Internet. Mais sans maîtriser leur retour à la normale ! Les gendarmes ont ainsi récemment retrouvé sur la chaussée une jeune fille dans le coma après avoir été mise sous influence mais pas démise. Ou mal remise. D'où les signaux d'alarme que multiplient les psychologues-hypnotiseurs dénonçant les pratiques d'amateurs.
Mais si j'y crois, alors que je ne suis pas hypnotisable par les techniques habituelles, c'est avant tout parce que j'ai vu mes camarades Gilles Verdez, Matthieu Delormeau, Bertrand Chameroy ou Erika Moulet, littéralement tomber comme des mouches sans le voir ni le vouloir. Tous programmés, tous perturbés (apathiques, endormis, gelés,...) en attendant d'être "activés", ailleurs au milieu des autres. L'hypnose, j'y crois en fait tellement que je la veux réservée aux seuls professionnels de la profession, ceux qui font la différence entre états seconds et second degré !
