Isabelle Morini-Bosc : "21 millions de téléspectateurs se sont montrés globalement fidèles aux grandes chaînes"

ÉDITO - Plus de 13 millions de téléspectateurs étaient branchés sur les grandes chaînes historiques dans la soirée du mardi 24 mai.

Isabelle Morini-Bosc : "21 millions de téléspectateurs se sont montré globalement fidèles"

Crédit : JEAN-PIERRE MULLER / AFP

13.482.000. Oui, 13.482.000 de personnes regardaient mardi 24 mai l'une ou l'autre des grandes chaînes historiques entre 20h55 et 22h30. Parfaitement. 13.482.000 réparties sur TF1, France 2, France 3, M6 ou encore Arte. 13.482.000 auxquelles il faut ajouter les 7.542.000 de citoyens ayant choisi en face un programme de la TNT gratuite (France5, D8, W9,TMC, NT1, NRJ12, France 4, D17, Gulli, France O, HD1, 6ter, RMC Découvertes, Chérie 25, et enfin Numéro 23, la chaîne alors la moins suivie avec 135.000 fidèles, ou curieux, ou masochistes, allez savoir).

N'apparaissent d'ailleurs pas dans ces chiffres ceux des chaînes payantes, que nous disséquerons ultérieurement. Dans l'immédiat, nous noterons simplement que ces comptes ne sont justement pas des comptes à dormir debout. Plutôt de ces comptes ronds qui font les bons amis et qui sont dûment calculés par les équipes de Médiamétrie. Alors que personne ne battait en effet de records mardi 24 mai et que le bassin de téléspectateurs n'était pas remarquable, ils étaient donc tout de même plus de 21 millions à se montrer globalement fidèles au poste (audiences qui vont évidemment exploser avec l'Euro de football). D'où mon motif d'agacement. Car lorsque j'ai évoqué ce montant devant des observateurs du secteur qui regardent le contenu de télévision quand ils n'ont vraiment rien de mieux à faire, ces spécialistes m'ont tous dit "y avait pourtant vraiment rien à regarder". Pardon ?!

Un programme télévisé riche

Voilà typiquement le genre de phrases que je juge irrecevables, parfaitement gratuites (si on ose dire vu le thème) et injustes si on regarde en détails l'offre de programmes soumise au public-télé. Qu'avions-nous sur TF1 ? Une série américaine grand public, attachante, sur le quotidien d'une femme-flic atypique flanquée de jumeaux hyper-actifs en échec scolaire, des rejetons avec qui elle était pourtant à bonne école. Produit familial type, ce polar aussi attachant que son héroïne est remonté pour cette raison de la deuxième à la première partie de soirée. France 2 ? La chaîne nous exhortait, elle, à suivre une spéciale de Cash Investigation dont nous étions disposés à dire du bien pour peu et pourvu qu'on nous dispense de la regarder. Son thème ? Les méthodes scandaleuses mais efficaces des géants de l'énergie pour carboniser la lutte contre le réchauffement climatique.

Comme c'est tentant de ne pas voir pour ne pas savoir. Ce très instructif. Cash investigation était face sur France 3 à un excellent téléfilm avec Bruno Solo en procureur intraitable chargé d'instruire une affaire de noyade dans laquelle il s'était montré lâche. Et faut-il enfin rappeler le succès de la soirée spéciale Céline Dion, animée par Stéphane Rotenberg sur M6,une interview et des images inédites suivies par 22% des femmes désireuses d'entendre une star hors du commun évoquer un drame, hélas, si commun. Pas de doute, pour près de 3,5 millions d'admirateurs, ses confidences étaient un "Dion du ciel".

Et on en restera là parce que cela nous prendrait trop de temps de décortiquer les autres scores comme on disséquait autrefois une grenouille en laboratoire de science. On se contentera plutôt, pour finir, d'applaudir le formidable entretien consacré par Marc-Olivier Fogiel à 23h10 sur France 3 à Sheila, la célèbre petite fille de Français moyens. Elle chante toujours bien, on ne déchante toujours pas.

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