Il était environ 15 heures ce vendredi 1er janvier 2016, lorsqu'un homme a délibérément dirigé sa Peugeot 307 rouge sur des militaires postés devant la grande mosquée de Valence (Drôme). Trois militaires ont été renversés par la voiture, qui a reculé pour faire un second assaut. Les militaires de l'opération Sentinelle ont alors riposté et tiré sur l'individu.
Le conducteur a reçu une balle dans le bras et dans la jambe. L'homme a été grièvement blessé, a-t-on appris auprès de la préfecture de la Drôme. Une balle perdue a également blessé un passant au mollet. Il a été transporté à l'hôpital. Un des militaires a été blessé au genou et au tibia, mais son pronostic vital n'est pas engagé.
L'homme, dont la voiture était immatriculée en Savoie, aurait agi seul. Aucune arme n'a été retrouvée dans le véhicule. Selon les tout premiers éléments de l'enquête rapportés par une source proche à l'AFP, il s'agirait d'un homme de 29 ans, originaire de Bron (banlieue lyonnaise) et inconnu des services de police. Ses motivations restent inconnues.
Les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian et de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont apporté "leur entier soutien aux militaires", dans un communiqué. Près de 10.000 militaires ont été déployés en France dans le cadre de l'opération Sentinelle de sécurisation des lieux sensibles mise en place après les attentats parisiens de janvier 2015. Dans leur communiqué, les deux ministres "renouvellent leur gratitude envers l'ensemble des policiers, gendarmes et militaires actuellement engagés sur le territoire national pour assurer la protection des Français". Le Premier ministre Manuel Valls a également apporté son soutien aux militaires visés. Il a écrit sur Twitter : "j'apporte mon soutien aux militaires attaqués à Valence. Reconnaissance entière à toutes nos forces mobilisées pour la sécurité de la France".
Les militaires chargés de la protection des lieux de cultes dans le cadre de l'opération Sentinelle sont énormément appréciés par les fidèles à travers toute la France
Anouar Kbibech, président du CFCM
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné "avec la plus grande fermeté" cette "agression lâche", a affirmé son président Anouar Kbibech dans un communiqué. "Dans l'attente des résultats de l'enquête qui détermineront les véritables motivations de l'agresseur, le CFCM réitère son appel à la sérénité et à la vigilance à l'ensemble de nos concitoyens", ajoute-t-il. Il a enfin rappelé que les militaires chargés de la protection des lieux de cultes dans le cadre de l'opération Sentinelle étaient "énormément appréciés par les fidèles à travers toute la France".
Selon la préfecture, la grande mosquée de Valence est un lieu très calme, "où le culte se passe de manière apaisée". Quatre militaires de l'opération Sentinelle étaient en faction ce vendredi aux abords du bâtiment, à la périphérie de la ville, a précisé la préfecture. Le procureur de la République de Valence s'est rendu sur place.
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