Orly : les trois militaires agressés en mars racontent l'attaque de l'intérieur
REPLAY - DOCUMENT RTL - Mélanie, Nicolas et Randy, soldats de l'opération Sentinelle en patrouille dans les couloirs de l'aéroport en mars, ont tué un homme qui tentait de les agresser.
En mars 2017, trois militaires de l'armée de l'air, qui assuraient une mission de protection de l'opération Sentinelle à l'aéroport d'Orly ont dû se défendre et tuer un homme qui les agressait. Armé d'un pistolet à grenaille, Ziyed Ben Belgacem, qui affirmait agir au nom d'Allah, avait auparavant échappé à un contrôle routier a Garges-lès-Gonnesse. Décorés de la médaille de la défense nationale, les trois militaires témoignent au micro de RTL.
Le 18 mars, il est 8h22. Les trois militaires arpentent le hall du terminal sud pointe avant, comme on leur a montré lors d'un stage de formation sur la base d'Orange, là où ils ont appris a se connaître. Ils surveillent les allées et venues des passagers, quand soudain tout bascule.
Un individu se précipite sur la caporale chef Mélanie et tente de s'emparer de son fusil d'assaut en la menaçant d'une arme de poing. Mais la solide jeune femme de 29 ans ne se laisse pas faire. "Ça a été la surprise complète. Mais pour ce qui est de la réaction, ce sont des actes réflexes qui ont permis de prendre le dessus. J'ai fait un black-out, je n'ai plus vraiment de souvenirs de cette journée".
On apprend vraiment qui on est dans des moments aussi fatals
Le sergent Randy
Nicolas, tout jeune réserviste de 21 ans, et l'expérimenté sergent Randy, 25 ans, comprennent que la vie de leur camarade est en jeu, comme celle des dizaines de personnes qui les entourent. Ils visent l'assaillant. "On était préparés indirectement à cette situation, on ne savait pas quand elle allait arriver, mais elle pouvait arriver. On ne savait pas que ça allait tomber sur nous. Ça s'est passé très vite, on a très bien fait notre travail, on a su faire face", témoigne le premier.
Au sujet de la menace qui pesait alors sur la caporale chef Mélanie, le sergent Randy ajoute : "Comme un membre de notre famille, il faut absolument se dire qu'on doit tout faire pour qu'elle aille encore bien. Pour ma part, ça s'est fait d'instinct dans les gestes, les décisions, la synergie avec mes collègues. Tout a été limpide. On apprend vraiment qui on est dans des moments aussi fatals. Grâce à cette expérience, je sais que maintenant je peux me faire confiance."
De retour à Orly
Aujourd'hui, ils portent toujours l'uniforme de l’armée de l'air et ils ont même été engagés dans d'autres missions de l'opération Sentinelle. Suivis psychologiquement, ils ont été déclarés aptes par leur hiérarchie et sont revenus notamment patrouiller a Orly. "On est retournés tous les trois avec notre chef de détachement. C'était un peu bizarre au début, mais on est bien encadrés, ça s'est très bien passé", raconte Mélanie.
Retourner à Orly était une évidence pour Randy : "Quand on tombe du cheval, il faut remonter immédiatement pour éviter d'avoir cette appréhension. C'était ce qu'il fallait faire pour savoir si j'étais toujours apte à être militaire."
