Annoncée depuis plusieurs mois, la réorganisation de l'opération Sentinelle a été officialisée jeudi 14 septembre, en Conseil des Ministres. Celle-ci prévoit un dispositif plus souple pour garantir la sécurité lors de grands événements, avec des troupes plus mobiles, plus réactives et mieux utilisées. Au total, 7.000 militaires sont déployés en permanence en France depuis les attaques terroristes de Paris en janvier 2015. Parmi eux, 6.000 sont affectés en région parisienne. Ces forces armées concentrent leur action sur la protection des gares, aéroports, sites touristiques ou religieux, particulièrement exposés au risque terroriste.
Avec cette réorganisation, le déploiement de toutes ces forces armées ne sera plus systématique. Une partie des militaires de l'opération Sentinelle se verra uniquement affectée lors de grands événements, rassemblements ou sur une menace identifiée. De source militaire, on précise qu'avec cette réorganisation, "la moyenne pondérée va se situer à 4.000, 5.000", avec la possibilité d'aller au delà de 7.000 "sans avoir besoin de le demander". Les endroits très fréquentés resteront soumis à une surveillance permanente pour répondre aux besoins des autorités en matière de sécurité.
"Nous n'avons pas du tout l'intention de baisser la garde", a affirmé jeudi la ministre des Armées, Florence Parly, au terme de la présentation du nouveau dispositif en Conseil de défense. "Ce n'était pas la commande qui nous avait été passée par le président de la République". "C'est toujours 7.000 femmes et hommes de nos armées qui seront mobilisés, 10.000 en cas de crise", a renchéri le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, au côté de Florence Parly. Mais ces moyens seront utilisés avec plus de "flexibilité", "réactivité", de façon "moins prédictible" et le souci de plus de planification, a-t-on expliqué au ministère des Armées.
Cette réadaptation devrait permettre une gestion plus souple, avec des temps de repos et de formation plus fréquents pour des militaires parfois usés. "Ce qui peut nous inquiéter actuellement, c'est que la Ministre (Florence Parly, ministre des Armées, nldr) a dit que l'on gardait les mêmes effectifs.
"Donc on attend que l'on puisse monter en effectifs lorsqu'il y a des besoins avérés et que lorsqu'il y a des moments de creux, les gens puissent se reposer et se former", précise Frédéric Le Louette, sous-officier de gendarmerie et président de l'association professionnelle nationale militaire GendXXI.
Avec cette réorganisation, l'opération comprendra désormais trois niveaux : un "dispositif permanent" pour la sécurisation de sites sensibles (écoles, lieux de culte..), touristiques, aéroports ou gares; un "échelon de renforcement planifié" pour la protection d'événements occasionnels, sportifs par exemple, ou saisonniers (Noël, festivals..) et une "réserve stratégique" de 3.000 hommes. Les effectifs entre les deux premiers échelons seront répartis en fonction des besoins et non de façon pré-établie.
Cette réforme est particulièrement attendue dans les forces armées. Très sollicités ces derniers mois, des militaires de l'opération Sentinelle avaient dénoncé leurs conditions de travail, dans un contexte où ils sont régulièrement pris pour cibles par les terroristes. Emmanuel Macron avait annoncé le 13 juillet que l'opération Sentinelle allait être "revue en profondeur" afin de gagner en "efficacité" et s'adapter à "l'évolution de la menace".
Florence Parly a insisté sur la nécessité d'être "plus imprévisible, plus discret, plus à la manœuvre", et ce dans le but de "ne pas permettre à l'agresseur de disposer d'un certain nombre d'informations qui rendraient l'opération moins efficace, et exposeraient de façon inutile les forces engagées". Des réunions mensuelles entre le ministre de l'Intérieur et celui des Armées permettront de faire le point sur les moyens engagés, et d'"ajuster" afin de répondre le mieux aux besoins sur le terrain. L'état-major gérera ensuite lui-même les effectifs en fonctions des missions.
Le gouvernement entend suivre la logique du paratonnerre, indique une source militaire. "Avec les mêmes effectifs, on fera plus", telle est la promesse. "On va adapter la ressource selon le principe du paratonnerre, en déployant là où la foudre est susceptible de tomber plutôt que de dire aux hommes 'attendez ici, peut-être qu'un jour cela tombera'", souligne-t-on de même source.
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