"Avant d'être en guerre, nous sommes en deuil et j’appréhende à quel point c’est difficile de sortir de cet unanimisme qui unit notre pays et qui fait que François Hollande vient de gagner dix points", commence Éric Dupond-Moretti qui comprend le désir de sécurité des Français. Cependant, il met en garde contre certains abus comme celles des gardes à vue alors qu'elles sont en forte baisse dorénavant : de 900.000 gardes à vue par an, on en est à 250.000 aujourd’hui. "Ce qui veut dire que l’on a abusé. Et d’ailleurs c’est vieux comme Montesquieu, tout homme qui a du pouvoir est tenté d’en abuser. Ce que je regrette c’est qu’il n’y a pas d’intervention du judiciaire".
Or, pour Carlos Da Silva, le porte-parole du Parti socialiste, "le simple fait qu’on ait ce débat et
que maître Dupond-Moretti s’exprime librement montre que l’état d’urgence est
évidemment regardé avec vigilance. Il était indispensable qu’il soit contrôlé", explique-t-il. "Je le rappelle, la prolongation de l’état d’urgence telle que nous l’avons votée permet un contrôle accru du Parlement. Il y aura un point tous les quinze jours
réalisé par le Premier ministre avec les présidents des groupes parlementaires
et les présidents des commissions concernées". Le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, doit ainsi faire des propositions mercredi 2 décembre afin de vérifier que l'état d'urgence se fasse pleinement dans l'État de droit.
Soyons vigilant, ceux qui contrôlent la police ce n’est pas que l’administration, ça doit être aussi le juge judiciaire
Éric Dupond-Moretti
"Nous voulons l’état d’urgence et l’État de droit, explique Carlos Da Silva. Mais ce n’est pas seulement des armes de guerre, c’est près de 300 armes en tout. Pas des canifs, pas des lance-pierres, des armes qui pouvaient servir à des attentats. Voilà ce qui a été intercepté par les forces de l’ordre". Ainsi, parmi les 316 assignations à domicile, 26 ont eu lieu dans le cadre de la COP21. Bien que le porte-parole du Parti socialiste affirme que "des gens cagoulés, avec des boulons dans les poches, on ne peut pas considérer que ce sont des militants de la COP21".
Des arrestations et des assignations que pointent du doigt l'avocat Éric Dupond-Moretti. '"Voilà un exemple type d’abus parce que si les gens se promènent, dans le but de troubler l’ordre public avec des boulons, on peut les appréhender et on peut les déférer devant un juge. Mais attendez, avant l’état d’urgence, qu’est-ce qu’on faisait ?", questionne-t-il même s'il confesse que les abus ont toujours existé. "Que l’on se batte contre ces barbares qui ont commis ces crimes qui nous révoltent tous, c’est une chose. Mais que cela nous permette de quitter la Constitution qui précise que le garant de la liberté individuelle de notre pays c’est le juge judiciaire, c’est un pas qu’on ne peut pas accepter", conclut-il.
Pour Carlos Da Silva, les institutions fonctionnent : la quasi-totalité des
parlementaires ont voté l’état d’urgence et un contrôle parlementaire accru. Les parlementaires s'engagent également à une réflexion à travers des voies importantes. Parmi lesquelles ? Celle du
président de la commission de l’Assemblée nationale ou de l’ancien garde des Sceaux pour vérifier que l’état d’urgence garantit l’État de droit.
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