La tension est à son comble à deux jours de la présidentielle. Jeudi 20 avril, un peu avant 21 heures, un homme a tiré à la kalachnikov sur les forces de l'ordre en plein cœur de Paris. Un policier est mort, deux autres ont été blessés. L'assaillant, lui, a été abattu par des tirs de riposte au milieu de l'avenue des Champs-Élysées, dans le VIIIe arrondissement de la capitale. Trois proches du suspect sont entendus en garde à vue.
L'attaque a été revendiquée presque dans la foulée par l'État islamique (EI) dans un communiqué de son organe de propagande Amaq : "L'auteur de l'attaque des Champs-Élysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c'est un des combattants de l'État islamique". Or, selon des sources proches de l'enquête, l'assaillant est un Français de 39 ans, Karim C. Il faisait l'objet d'une enquête antiterroriste et était connu de la DGSI. Confusion donc autour de l'identité du terroriste présumé durant une bonne partie de la matinée de ce vendredi.
D'autant qu'un avis de recherche belge, visant un homme portant le même prénom que celui de la revendication de l'EI, avait été transmis jeudi "aux services français". Et cet homme s'est présenté vendredi matin dans un commissariat d'Anvers, a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henry Brandet.
Une des explications concernant cette confusion autour de l'assaillant peut s'expliquer par la kounya (nom de guerre d'un jihadiste) "al-Balgiki", traduite par "le Belge" dans le communiqué. Elle peut avoir été mal interprétée et simplement désigner un "passage" ou une "résidence" en Belgique. Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes, rappelle alors que certains terroristes du 13 novembre portaient aussi cette appellation sans être Belges pour autant.
La question se pose alors : l'État islamique s'est-il trompé en revendiquant l'attaque avec le mauvais nom de l'assaillant ? C'est peu probable répondent les experts en la matière, comme Wassim Nasr, auteur de L'État islamique, le fait accompli et journaliste à France 24. Selon lui, "l'EI ne s'est jamais trompé".
Si l'EI ne s'est pas trompé, ça veut dire "qu'un jihadiste 'Balgiki' est dans la nature", déduit alors Wassim Nasr sur Twitter. Il pourrait s'agir de ce fameux Youssef, recherché par les autorités belges et qui s'est présenté à Anvers vendredi. Pourtant, d'après Le Monde, cet homme âgé de 35 ans et dont un billet de Thalys pour la France daté du 20 avril a été retrouvé à son domicile, n'est pas lié à l'attentat des Champs-Élysées. Il serait impliqué dans une histoire de stupéfiants.
Enfin, il pourrait aussi s'agir d'une stratégie de la part du groupe terroriste basé à Raqqa en Syrie. En effet, toujours d'après Wassim Nasr, cette kounya "pourrait être utilisée par l'assaillant lors de contacts avec l'EI pour déjouer la surveillance". Une manière de brouiller les pistes des renseignements.
Le procureur de la République de Paris, François Molins, a tenu à rester discret concernant les informations sur l'assaillant. Dans la nuit, il a simplement déclaré que l'identité de "l'attaquant" était "connue et vérifiée" sans en dévoiler davantage. Des investigations sont en cours pour établir s’il a bénéficié de complicités. Le procureur doit s'exprimer vendredi 21 avril dans la journée.
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