Attentat sur les Champs-Élysées : la France rend hommage à Xavier Jugelé

La campagne de l'entre-deux tour s’arrêtera un bref instant ce mardi 25 avril à l'occasion de l'hommage national rendu à Xavier Jugelé, le policier tué jeudi 20 avril lors de l'attentat sur les Champs-Élysées. Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux candidats qualifiés au second tour, seront présents dans la cour de la préfecture de police à partir de 11h après avoir accédé à l'invitation de François Hollande. Le policier de 37 ans, membre de la 32e compagnie de direction de l'ordre public de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris sera élevé à titre posthume au rang de capitaine et fait cavalier de la Légion d'honneur. Lors de la cérémonie, son compagnon avec lequel il était pacsé devrait prendre la parole.

Jeudi 20 avril, peu avant 21 heures, une voiture s'arrête à la hauteur d'un car de police garé dans le haut de la célèbre avenue des Champs-Élysées, au cœur de la capitale. Le conducteur, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, sort et tire à l'arme automatique de type kalachnikov contre le véhicule des forces de l'ordre, tuant Xavier Jugelé. L'assaillant, bien connu de la police et de la justice pour son intention de tuer les forces de l'ordre, tire à nouveau vers les policiers qui ripostent et l'abattent. L'attaque perpétrée à trois jours de la présidentielle a été aussitôt revendiquée par l'État islamique (EI). Mais cette revendication intrigue, l'EI ayant donné une identité du tueur, "Abu Yussef le Belge", qui semble différer de celle de Karim Cheurfi.

Une campagne bouleversée

La fin de la campagne électorale pour le premier tour de l'élection présidentielle avait été bouleversée par cet attentat sur la plus célèbre avenue de Paris. Plusieurs candidats avaient annulé leurs déplacements, et l'attaque avait tendu un peu plus l'atmosphère déjà électrique, alors qu'un attentat avait été déjoué le mardi précédent selon les autorités, avec l'arrestation à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer "une action violente" "imminente". Au lendemain de l'attentat des Champs-Élysées, François Hollande s'était rendu à la Préfecture de police de Paris pour rencontrer les policiers et les forces de sécurité. Le chef de l'État s'était également rendu au chevet du policier grièvement blessé, à l'Hôpital européen Georges-Pompidou. 

Le président a déjà rendu hommage dans cette cour de la préfecture à des policiers tués dans des attaques jihadistes. Le 13 janvier 2015, c'est là déjà qu'il avait salué devant leurs cercueils ceux qui sont "morts pour que nous puissions vivre libres" : Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, tombés sous les balles d'Amedy Coulibaly et des frères Chérif et Saïd Kouachi. Mardi 25 avril, pendant la cérémonie à la préfecture, des syndicats de police ont appelé leurs collègues à un rassemblement hommage sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame juste en face.

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