Le mariage des activités ferroviaires d'Alstom et Siemens a été annoncé mardi 26 septembre lors des conseils d'administration des deux entreprises. Ce choix de politique industrielle pourrait s'avérer délicat - le quotidien Les Échos évoque une "fusion à haut risque" - puisque l'alliance passerait sous pavillon allemand.
Invité de RTL mardi 26 septembre, Gilles Dansart, rédacteur en chef de Mobilettre et spécialiste du transport ferroviaire, explique que "l'on est dans une reconfiguration à l'échelle mondiale pour tenir le coup face à la concurrence chinoise." Le marché est en effet dominé par le géant chinois CRRC Corp., lui-même issu de la fusion de China CNR Corp. et CSR Corp en 2014. "Ce qui est certain, c'est que les autorités organisatrices qui achètent des trains auront le choix entre Alstom-Siemens et les Chinois. On est dans une simplification de l'offre ferroviaire."
Siemens, "monstre industriel" dont le ferroviaire ne représente que 8% de son chiffre d'affaires, deviendrait donc l'actionnaire. "Autrement plus costaud que Bouygues que Nicolas Sarkozy avait appelé au secours il y a quelques années pour sauver Alstom, dont les 36.000 emplois seraient garantis 4 ans, ou même que l'État, qui n'a pas vocation à être l'actionnaire de référence d'Alstom", analyse Gilles Dansart.
Oui. Sur le papier, cette alliance pourrait être comparée à Airbus. "Quand la France et l'Allemagne s'accordent sur un tel dispositif, ça fait sens, ça fait masse", explique le rédacteur en chef de Mobilettre.
Non. Siemens va être actionnaire majoritaire et nous sommes pas dans une gouvernance similaire à celle de l'Airbus.
Déjà étudié en 2014, le projet de rapprochement avait échoué, Alstom préférant céder ses activités énergie à l'américain General Electric et recentrer son activité sur le ferroviaire. Si cette alliance se réalise, elle donnera naissance au numéro deux mondial - en volume - pour le matériel ferroviaire roulant, et au numéro un pour la signalisation, selon Bercy.
Mais le passage d'Alstom sous pavillon allemand signifierait-il la fin d'un fleuron industriel français ? "À dominante allemande", confirme Gilles Dansart. "Mais avec une très grande majorité de sites en France, ça va devenir une entreprise européenne." Le siège d'Alstom doit rester en France.
Le conglomérat allemand pourrait monter au capital d'Alstom à hauteur de 45 à 50%, en échange de l'apport de ses activités ferroviaires - matériel roulant et signalisation - au groupe français. Quant à l'État français, il pourrait sortir du capital du constructeur ferroviaire.
Il en détient actuellement 20%, via des actions prêtées par le groupe Bouygues.
Une décision dès mardi n'est "pas certaine" en raison de la "grande complexité d'une telle transaction", évaluée à 15 milliards d'euros environ, selon la presse allemande, qui suggérait que le canadien Bombardier pourrait s'inviter dans un deuxième temps en apportant au nouveau groupe ses activités ferroviaires.
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