Avec près de 66,5% des voix, la victoire est écrasante pour François Fillon au second tour de la primaire de la droite et du centre. Incarnant une rupture franche et assumée avec la politique actuelle, le député de Paris a-t-il désormais une autoroute vers la victoire à l'élection présidentielle de mai 2017 ? "Il est le grand favori et de loin", assure l'éditorialiste Alain Duhamel, au micro de RTL, "mais à condition de ne pas regarder le parcours à venir comme une autoroute mais comme une montagne", nuance-t-il.
Si François Fillon occupe cette place de grand favori, selon Alain Duhamel, c'est qu'il est légitimé par l'ensemble de sa famille politique, que ses adversaires sont en mauvaise posture et particulièrement à gauche, qu'il a déjà adopté un discours souverainiste à l'attention des électeurs du FN et qu'il est porté par le fort désir d'alternance. En revanche, l'éditorialiste ne manque pas d'énoncer ses handicaps : "Les gens n'ont pas forcément envie d'alternatives, c'est-à-dire de changement radical notamment en terme de politique sociale", égraine Alain Duhamel. "D'autre part, il y a un rejet de ceux qui sont en place et il ne faudrait pas, de son point de vue, qu'il apparaisse comme étant tellement grand favori que c'est lui qui est en place", poursuit l'éditorialiste.
Il ne gagnera pas s'il ne prend pas en compte les préoccupations sociales qu'il n'a pas manifesté jusqu'ici
Nicolas Domenach, éditorialiste RTL
"On connait bien l'ivresse des profondeurs, on connait moins bien l'ivresse des hauteurs. Et ce qui le menace, c'est cette ivresse là", avertit Nicolas Domenach au micro de RTL. Selon lui, les supporters de Fillon s'arment déjà d'une certaine arrogance en annonçant d'emblée qu'il ne négociera sur aucun point, sinon à la marge. Or, sa victoire nette et sans bavure soulève toutefois quelques questions en vue de l'élection présidentielle, selon l'éditorialiste : "Cette prétention au libéralisme qui ne correspond pas au souhait des Français qui veulent plus de protection et qui ont des traditions sociales vraiment très opposées à cela", avance-t-il. "Je crois qu'il ne gagnera pas s'il ne prend pas en compte les préoccupations sociales qu'il n'a pas manifesté jusqu'ici", analyse Nicolas Domenach.
Alain Duhamel rejoint Nicolas Domenach sur le fait que "les Français n'ont pas envie de mettre leur modèle social en pièce". "Mais ils ont aussi envie d'autorité", tranche-t-il. "Et quand on parle de protection, il y a aussi la protection culturelle, identitaire et physique. Tout ça compte", martèle Alain Duhamel.
Si pour Nicolas Domenach, François Fillon doit s'ouvrir et se rapprocher du centre, Alain Duhamel estime de son côté que ce n'est pas à lui d'en faire la démarche : "La question est de savoir si le centre se rapproche de lui".
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