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"Sur la Syrie, Hollande parle comme s'il était encore aux affaires", note Alba Ventura

ÉDITO - L'ancien président François Hollande est sorti de sa réserve lundi 12 mars sur le dossier syrien. Son analyse est juste, mais c'est toujours plus facile de donner des conseils quand on n'est plus aux affaires.

François Hollande le 6 septembre 2017
Crédit : AFP / Bertrand Guay
"Sur la Syrie, Hollande parle comme s'il était encore aux affaires", note Alba Ventura
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Alba Ventura & Loïc Farge
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François Hollande est sorti de sa réserve sur les questions internationales. L'ancien chef de l'État a délivré, lundi 12 mars, des mises en garde sur la Syrie, la Turquie et la Russie dans une interview au journal Le Monde. Une parole bienvenue ?

Au début, j'ai cru à un gag.
Parce que ce que fait François Hollande, c'est à peu de choses près ce que lui a fait Nicolas Sarkozy en 2012, alors que Hollande venait d'arriver au pouvoir. Et c'était aussi sur le dossier syrien.

Souvenez- vous, on était en août 2012. François Hollande était à l'Élysée depuis à peine deux mois, et Nicolas Sarkozy avait critiqué son attentisme. Comme si ça ne suffisait pas, il avait reçu dans ses bureaux l'un des leaders de l'opposition syrienne.

A l'époque ça avait fâché tout rouge François Hollande, qui se permet donc à son tour de faire une sortie, comme s'il était encore aux affaires. Ils sont décidément incorrigibles ces ex !

Son analyse n'est pas fausse

Cette interview de François Hollande n'est ni utile, ni inutile. Mais l'avantage de la parole d'un ancien président, c'est qu'elle est libre. Même si elle a été discréditée, elle a le mérite de dire des choses. Vous savez, en général, je trouve cela assez déplacé de venir faire des commentaires après avoir quitté le pouvoir. Il y a une décence à garder le silence.

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Cela dit, comme Nicolas Sarkozy en son temps, on peut considérer que sur ces questions diplomatiques, les anciens chefs d'État conservent la légitimité des fonctions qu'ils ont exercées.

François Hollande le fait dans un contexte particulier, en plein drame dans la Ghouta orientale, et en plein pilonnage d'Afrin, et alors que le conflit syrien entre dans sa septième année et qu'il a fait plus de 350.000 morts. Et surtout alors que la diplomatie est plus que chancelante.

Cette interview de François Hollande n'est ni utile, ni inutile

Alba Ventura

L'analyse que fait François Hollande n'est pas fausse. Quand il dit que l'on doit "parler avec Poutine" mais que la Russie est "une menace", ce n'est pas faux. La Russie a quand même accepté le mois dernier le principe d'une trêve le mois dernier devant le conseil de Sécurité de l'ONU, mais elle a décidé de ne pas la respecter.

Il n'a pas tort non plus quand il dit que la Turquie est "un allié qui se retourne". Depuis le début de ce conflit d'ailleurs, les Turcs ont une attitude ambiguë vis-à-vis des islamistes. Ce que dénonce Hollande c'est que les Turcs, membres de l'Otan, tirent sur nos alliés kurdes.

Quand il pointe "le risque de discrédit de nos démocraties", il n'a pas tort non plus. On est incapable d'avoir une riposte commune.  

Beaucoup d'agitation pour zéro résultat

Par ailleurs, il y a des situations qui se répètent. Quand Emmanuel Macron, fin mai, déclare que "toute utilisation d'armes chimiques fera l'objet d’une riposte immédiate", cela rappelle évidemment à François Hollande les propos que tenait en 2013 Barack Obama, qui a finalement renoncé, alors que la France se tenait prête à intervenir.

On comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron depuis l'Inde a taclé François Hollande. Et c'est bien normal. Vous savez, François Hollande peut bien mettre en garde. Il peut bien formuler une analyse juste, même si sa proposition de créer des zones d'exclusion aériennes est impossible à mettre en œuvre. Il n'a rien pu faire en son temps, et il n'a pas la solution aujourd'hui.

Cela dit, l'actuel président français a beau téléphoner un jour sur deux à Téhéran et à Moscou, c'est beaucoup d'agitation pour zéro résultat en réalité. Emmanuel Macron, malgré toute sa volonté et son énergie, sait bien que, comme le dit un peu crûment un conseiller diplomatique du Quai d'Orsay, "ce dossier est indémerdable".

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