Renoncement de Hollande : comment les salariés de Florange ont-ils accueilli la nouvelle ?

François Hollande a mis fin au suspense. Trop impopulaire et affaibli par une baisse du chômage non consolidée, le président de la République admet qu'il n'est pas en capacité de rassemble. Il ne briguera pas un second mandat en 2017. L'emploi était au cœur de son discours de 2012, ArcelorMittal, entreprise métallurgique de Florange, l'un des symboles de sa campagne.

La photo a déjà cinq ans mais Walter Broccoli ne l'oubliera jamais. À côté du syndicaliste Force Ouvrière, le candidat François Hollande promet depuis le toit d'une camionnette le maintien des hauts fourneaux. Une promesse non tenue qui n'a engendré aucune compassion de leur part à l'égard du chef de l'État. "Je me suis dit que c'était la meilleure action qui l'ait faite depuis le début de son quinquennat. Il s'est servi de nous pour son élection. Après, il nous laisse tomber, il nous a vraiment pris pour des imbéciles, donc bon débarras et heureusement pour la France."

Les 630 salariés ont été licenciés

Et parmi ceux qui étaient de la lutte, il y a l'ancien maire de Florange, Philippe Tarillon, socialiste tiraillé entre la carte de son parti et la politique du gouvernement à Florange. Même si les 630 salariés ont été licenciés, il rend hommage au président. "L'action a permis de pérenniser la filière froide. Ça veut dire 2.000 emplois directs, ce n'est pas rien. Il y a quand même eu plus de 200 millions d'euros d'investissement. C'est plus nuancé que ce qu'on dit d'habitude."

Et les deux hommes se rejoignent au moins sur un point : aucun des deux ne votera Manuel Valls à la présidentielle. Le premier s'est rapproché du MoDem, le second ne peut cautionner l'action du Premier ministre, notamment sur la récente loi Travail.