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NKM se lance à son tour dans la bataille de la primaire de la droite
Crédit : SIPA / ROMUALD MEIGNEUX
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"Une perte d'énergie". C'est ainsi que Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire de la droite, considère le poste de Premier ministre, qu'elle propose, tout bonnement, de supprimer. "Notre régime est devenu, de fait, présidentiel", argue-t-elle. Elle souhaite ainsi que "le président prenne la tête de tout cela". Un argument défendu bien avant elle, dès 2006, par un dénommé... François Fillon, qui est ensuite resté 5 ans à Matignon. Mais ce dernier, candidat lui aussi pour la présidentielle de 2017, a changé d'avis en raison, dit-il, de son expérience au poste de chef du gouvernement.
Cette gouvernance à deux têtes, partagée entre un président et son Premier ministre, est une exception française. Ce partage des responsabilités n'existe dans aucun autre pays d'Europe. En Allemagne ou en Italie par exemple, le chef de l'État a une fonction purement symbolique, honorifique. C'était le cas en France jusqu'en 1958 : sous la IVe République, le Premier ministre, alors appelé président du conseil, avait tous les pouvoirs ou presque. Le président, lui, inaugurait les chrysanthèmes.
À partir de 1958, avec la constitution de la Ve République, le Premier ministre est toujours censé "conduire la politique de la Nation". Il est, en théorie, le chef de la majorité. Mais dans les faits, le président ne se limite pas à son "domaine réservé", celui de chef des armées et de la diplomatie étrangère. Il décide de tout et, de plus en plus, le Premier ministre est devenu un fusible. Lorsque François Hollande décide de remplacer Jean-Marc Ayrault par Manuel valls en 2014, c'est la présidentialisation du régime. Un président l'avait anticipé : George Pompidou, comme nous l'apprend un livre paru après sa mort.
Pour le constitutionnaliste Didier Maus interrogé par RTL, l'élection du président au suffrage universel explique cette situation. Par ce suffrage, il incarne la seule et véritable légitimité politique, il est le seul à qui les Français demandent des comptes. Ainsi l'idée de NKM se tient, en cela qu'elle demande de la clarté sur les rôles de l'exécutif, mais les choses sont plus compliquées que cela. Pour supprimer le poste de Premier ministre, il faudrait revoir toute la Constitution. La France entrerait dans un système présidentiel à l'américaine, ce qui n'est pas la priorité du futur président.
François Hollande, lui aussi, pense à supprimer ce poste de Premier ministre. Il considère que ce poste fait doublon avec celui de résident de l'Élysée, comme il l'a confié à quelques proches. Mais s'il est réélu, le président de la République ne touchera à rien pour autant : s'il fait cette proposition pendant la campagne, il sera automatiquement soupçonné de vouloir confisquer le pouvoir. Il l'avait reproché à Nicolas Sarkozy et ne peut y déroger dans un souci de cohérence. Le poste de premier ministre a encore de beaux jours devant lui.
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