Comme si de rien était. François Fillon a prononcé un discours autant pratique que philosophique pour la liberté samedi 4 mars dans une salle à moitié vide d'Aubervilliers, à la veille d'un rassemblement crucial pour l'avenir de sa candidature à la présidentielle. À la tribune, le candidat de la droite, pourtant plus isolé que jamais après les défections de Thierry Solère, son porte-parole, et Patrick Stefanini, son directeur de campagne, n'a fait aucune allusion aux affaires en cours et ne s'étendra pas beaucoup sur ses états d'âmes.
Tout juste, il glissa avoir connu des anniversaires "meilleurs" - il fête ses 63 ans - au début de son allocution, et galvanisa ses militants de la société civile les plus fidèles et la poignée de ténors encore présents à ses côtés à la fin en leur lançant la voix éraillée : "N'abdiquez pas, ne renoncez jamais ! Votre engagement doit se poursuivre". La France "a besoin de vous pour heurter les Bastille et les citadelles derrière lesquelles s'abritent les conservatismes, les corporatismes et tous ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change".
Un déni de la réalité, diront ses opposants, pour qui la situation ne peut plus durer. Faut-il y voir un mauvais signe pour François Fillon ? En plein meeting, Les Républicains ont publié un communiqué, annonçant l'avancement de la réunion du comité politique à lundi 6 mars, "pour évaluer la situation". Là encore, celui qui est encore candidat n'en a pas dit un mot. Pas une parole non plus sur l'organisation contestée dans son propre camp de la manifestation du 5 mars place du Trocadéro.
Publiquement, les défections en série - plus de 200 à ce jour - ne touchent pas François Fillon, qui insiste sur sa "volonté de bâtir un projet puissant et cohérent" basé sur la liberté et la lutte contre les conservatismes. "C'est ce pari de l'alliance entre la liberté et la protection que je veux former devant vous", défend François Fillon, citant le général de Gaulle. Le même qui aurait rendu impossible la candidature d'une personnalité mise en examen. Il faut le rappeler : François Fillon est convoqué par les juges le 15 mars en vue d'une potentielle mise en examen.
Code du travail simplifié, prolifération des négociations en entreprise, fin des 35 heures, suppression du compte pénibilité et des emplois publics sans pour une fois en préciser leur nombre... François Fillon a égrainé quelques propositions et tiré à boulets rouges sur la bureaucratie, qui "empêche" de faire avancer le peuple. "Les élites sont souvent plus conservatrices et plus prudentes que les Français", lâche-t-il. Une comparaison transposable à la situation délicate que traverse le candidat : les élites, représentées par les élus, le lâchent, et la "base, elle, tient".
"Le seul
moyen de se redresser, c'est l'amour sacré de la liberté de s'exprimer, de
travailler et d'entreprendre, de créer, de se battre contre les relativismes,
de penser autre chose que le politiquement correct, de se dresser contre les
totalitarismes", a-t-il aussi souligné. Osant jusqu'à défendre la liberté de la presse, menacée par le terrorisme, comme cela a été le cas pour Charlie Hebdo. Une phrase qui tranche avec l'ambiance habituelle de ses meetings, où certains soutiens de François Fillon encourage les militants à siffler les journalistes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte