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Qui est Patrick Stefanini, l'homme de confiance qui a lâché François Fillon ?

PORTRAIT - Le pilier de la campagne de François Fillon a été contraint de renoncer à soutenir son poulain à la présidentielle.

Patrick Stefanini, le 12 octobre 2016 à Boulogne-Billancourt

Ludovic Galtier & Clarisse Martin

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Faut-il y voir le début de la fin pour François Fillon ? Après Thierry Solère, organisateur de la primaire devenu son unique porte-parole, c'est Patrick Stefanini, un fidèle parmi les fidèles qui lâche le candidat de la droite. Indéfectible soutien de l'ancien premier ministre dès la campagne de la primaire, il avait été nommé directeur de la campagne du candidat à la fin du mois de novembre.

Une mission clef que ce "faiseur de rois" de la droite républicaine - il a soutenu Jacques Chirac en 1995 et Valérie Pécresse en Île-de-France en 2015 - a choisi de ne pas remplir jusqu'au bout en raison des démêlés de François Fillon avec la justice d'abord. "Je t'ai indiqué qu'après l'annonce faite à tes avocats de ta convocation en vue d'une mise en examen, il me paraissait préférable que tu arrêtes ta campagne". Impossible pour lui ensuite d'assumer une défaite à une élection présidentielle imperdable sur le papier. "Ta défaite placerait les électeurs de la droite et du centre devant un choix cornélien. Je me refuse à assumer cette perspective", écrit-il.

Pourtant, l'histoire entre François Fillon et Patrick Stefanini était jusque-là sans accroc, celle d'un duo de choc. Un duo qui a créé la surprise, en surclassant à la surprise générale Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, dont le duel au second tour de la primaire de la droite, ne faisait aucun doute. Ce qui est ironique, c'est que cette fois-ci, Patrick Stefanini avait fait gagner son poulain face à Alain Juppé, dont il a longtemps été proche, en dirigeant son cabinet à Matignon. Proches à tel point que le maire de Bordeaux et lui avaient été condamnés ensemble en 2004, dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.

L'atout de Patrick Stefanini ? Son "pif"

Pour expliquer cette "baraka" électorale, le filloniste et ami de longue date Patrick Dray, cousin du hollandais Julien Dray, évoque dans les colonnes du Figaro son "pif". Un flair qui ne semble pas s'appliquer à lui-même. Puisque presque chaque opération de conquête électorale pour son propre compte, comme à la mairie de Nice en 1995 ou pour la 18e circonscription de Paris lors des législatives qui ont suivi la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997, s'est soldée par un échec cuisant. Il a toutefois été conseiller régional d'Île-de-France entre 1998 et 2004. À son propos, même le sarkozyste Roger Karoutchi ne tarit pas d'éloges. "C'est un type très sûr, un homme de parole, [...] extraordinairement travailleur, méticuleux et carré", confie-t-il à RTL.fr.

Pilier du RPR, de l'UMP et désormais des Républicains

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L'homme, qui a été un pilier successif du RPR, de l'UMP et désormais des Républicains, a donc fait une carrière entre la fonction publique et de multiples cabinets ministériels, comme celui de Brice Hortefeux dont il fut proche. Ce dernier lui attribue d'ailleurs "un rôle déterminant dans le succès de François Fillon", dans un entretien au journal La Montagne. Sorti de l'ENA en 1979, Patrick Stefanini devient administrateur civil, puis intègre le Conseil d'État et a notamment été préfet de la région Auvergne puis en Aquitaine, non loin d'un certain Alain Juppé.

On le dit obsédé par le moindre détail, en bon chef d'orchestre. Dans un entretien accordé à L'Écho Républicain, Patrick Stefanini ne conteste pas, et évoque son "tempérament". "Le job d'un directeur de campagne, c'est celui d'un chef d'équipe", se justifie-t-il. Il se pourrait que cette dernière campagne en date soit celle de la consécration. Jusqu'ici directeur des services de la région Île-de-France au côté de Valérie Pécresse, qui avait quitté François Fillon pour rallier Alain Juppé quelques jours avant la primaire, il aurait demandé au lendemain du scrutin à être déchargé de cette fonction. Une décision qui aurait été prise de longue date en cas de succès de François Fillon. Et qui pourrait aboutir au poste de directeur général des Républicains, puisque François Fillon, désormais candidat élu, est en train de remanier l'organigramme du parti qu'il représentera à l'élection présidentielle de 2017.

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