Comme beaucoup d'autres thèmes de la campagne présidentielle, l'Europe aura été l'objet de quelques manipulations. C'est assez traditionnel dans les campagnes électorales tricolores. Sans surprise, on a noté qu'à deux ou trois exceptions près la "faute à Bruxelles" a été massivement mise en avant. L'argument est politiquement efficace. Il offre un punching-ball très commode à tous ceux qui n'ont jamais gouverné. Il aussi la vertu d'exonérer les responsables, passés et présents, de toutes leurs erreurs de politiques des dernières décennies.
Le première contrevérité sur l'Europe - la plus énorme - est de lui faire porter le chapeau de tous nos problèmes. Le recul de l'industrie, la faiblesse de notre système de formation ou les déséquilibres territoriaux sont pourtant des faiblesses qui n'ont absolument rien à voir avec l'Union européenne. Comme pour les déficits et la montée de la dette : nous sommes sur le toboggan depuis 1974 (deux générations !). Mais plutôt que de reconnaître que cette fragilité - qui attaque le pouvoir d'achat et gèle l'emploi - est de notre responsabilité, on charge Bruxelles.
Deuxième affirmation : l'Europe nous saigne. On lui verserait 9 milliards d'euros à fonds perdu par an. C'est vrai que notre solde est négatif. Mais la somme réelle est 4,5 milliards. Ce n'est pas négligeable, mais deux fois inférieure aux affirmations que font circuler les extrêmes.
Le première contrevérité est de lui faire porter le chapeau de tous nos problèmes
Christian Menanteau
Dernière observation : nous sommes le pays qui reçoit directement le montant de subventions européennes le plus élevé devant la Pologne, un pays pourtant en phase de rattrapage. C'est tout simplement parce que nous sommes le principal bénéficiaire de la PAC et des aides à l’exportation.
D'autres secteurs profitent de l’Europe. L'ensemble des soutiens budgétaires européens à la recherche, aux énergies, à l’environnement et aux aménagements territoriaux français s'élèvent à 27 milliards pour la période 2014-2020. Ce sont des contributions directes. Il y aussi ceux que nos industries tirent des coopérations européennes - programme spatial, système GPS, centre de calcul, recherche médicale qui alimentent nos labos et nos usines de pointe. Ces effets sont indirects, donc plus délicats à chiffrer.
Plus largement, il y a pour toutes nos activités un marché ouvert et régulé de 500 millions de consommateurs. Des opportunités de croissance plus nombreuses que seuls face aux États-Unis, à la Chine ou à l’Allemagne. Pour connaître la valeur de ce paramètre, il faudrait quitter l'Union européenne.
13/20 à Yves Guillemot. Le président d'Ubisoft, le champion français des jeux vidéo, va ouvrir un nouveau studio de création à Bordeaux, le premier en France depuis vingt ans.
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