Le palais de l'Élysée serait actuellement le théâtre d'une "valse de départs", selon Le Monde. Cette semaine encore, quatre collaborateurs ont célébré leur départ du palais présidentiel. À moins d'un an de la présidentielle, le phénomène interroge.
Aurait-il quelque chose à voir avec une éventuelle refonte de la garde rapprochée de François Hollande, à moins d'un an de la présidentielle ? Sûrement pas, assure-t-on rue du Faubourg Saint-Honoré. "Il s'agit d'un mouvement normal dans un cabinet au bout de deux ou trois ans d'expérience", explique l'entourage élyséen. Les conseillers qui s'en vont sont des individus qui ont beaucoup donné et ont des souhaits d'évolution de carrière".
Contacté par RTL.fr, l'Élysée confirme le départ de Laurent Stefanini, chef du protocole. Nommé ambassadeur français à l'Unesco, il est remplacé par son adjoint, Frédéric Billet. Les conseillers Philippe Vinçon, Anabelle Vandendriessche et Marie-Hélène Aubert sont également sur le seuil du palais présidentiel, au même titre que Jean-Jacques Barberis. Toutefois, Françoise Tomé, elle aussi évoquée par Le Monde, ne serait "pas sur le départ", selon l'Élysée.
De simples aspirations au changement professionnel ? "C’est vrai et faux à la fois", nuance Stéphanie Von Euw, vice-présidente (LR) de la région Île-de-France et auteure du livre Dans les entrailles du pouvoir (éd. du Moment), qui donne à voir "la face cachée des cabinets ministériels". Celle-ci qualifie d'"hybride" l'équipe élyséenne, comme celle des cabinets ministériels. "Il y a deux types de collaborateurs : les collaborateurs politiques et les fonctionnaires". Les premiers "ont vocation à rester le plus longtemps possible auprès de leur patron. Ils sont prêts à 'mourir politiquement' avec lui, illustre Stéphanie Van Euw. Ceux-là restent jusqu’au bout". Ainsi les chefs de cabinet, conseillers en communication, attachés de presse, chargés de relation avec les élus sont considérés comme des "collaborateurs politiques".
Lorsque les collaborateurs politiques s'en vont, cela veut dire qu’ils ne croient plus en la politique menée.
Stéphanie Von Euw
L’autre catégorie, celle des fonctionnaires, est "davantage issue des administrations centrales qui s’occupent des politique publiques thématiques". Celles-ci "considèrent l’Élysée comme un tremplin dans leur carrière, pour pouvoir obtenir des postes qu’ils n’auraient pas eu sans cela, raconte Stéphanie Von Euw. Leur passage se compte souvent en mois, avant qu’ils ne retournent dans leur administration d’origine".
Si ces départs de fonctionnaires constituent, selon elle, une "forme classique qui se retrouve dans beaucoup de cas de figure", les départs de collaborateurs politiques, eux, sont bel et bien révélateurs d'un malaise. "Lorsque ces derniers s'en vont, cela veut dire qu’ils ne croient plus en la politique menée. C'est un signal assez révélateur d’une fin de règne", explique l'auteure.
Philippe Vinçon, conseiller agriculture, développement rural et pêche du cabinet présidentiel, quitte le cabinet après avoir été nommé directeur général de l’enseignement et de la recherche (DGER) au ministère de l’Agriculture. Le nom de son remplaçant n'est pas encore connu. Marie-Hélène Aubert, jusqu'alors conseillère climat et environnement, prend la direction de l’Inspection générale du développement durable. Anabelle Vandendriessche, conseillère adjointe aux affaires intérieures et aux collectivités territoriales va, pour sa part, devenir commissaire de police. Des profils davantage proches de celui des "fonctionnaires" dépeint par Stéphanie Von Euw, qui, si l'on s'en tient à ses explications, ne doit pas alerter outre mesure.
Certains accélèrent un peu leur retour dans l’administration car ils ont carrément le trouillomètre à zéro.
Stéphanie Von Euw
Ces collaborateurs qui quittent le navire à un an de la présidentielle sont-ils infidèles à leur chef ? "Certains accélèrent un peu leur retour dans l’administration car ils ont carrément le trouillomètre à zéro", lâche Stéphanie Von Euw. Pour autant, cette vague de départ est un mouvement qui se retrouve souvent à l'aube d'une présidentielle : "Des collaborateurs se disent qu'il faut se recaser maintenant car ce sera trop tard ensuite".
Ceux qui s'en vont dès maintenant seraient donc les plus malins. "Ils réfléchissent à leur départ depuis très longtemps. Ils pensaient, avant même d’avoir leur poste à l'Élysée, à la manière dont ils allaient le quitter", affirme l'élue. Stéphanie Von Euw parle en connaissance de cause : Bercy, Matignon, Orsay, Beauveau... Elle a, entre 2002 et 2010, été conseillère au sein de plusieurs cabinets de premier rang : "Lorsque je suis arrivée, on m’a tout de suite dit : 'Réfléchis à ta sortie'".
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