"Panama Papers" : Jean-Marie Le Pen soupçonné d'avoir dissimulé sa fortune dans les Caraïbes

Jean-Marie Le Pen a-t-il caché une partie de sa fortune ? Le fondateur du Front national est cité dans les "Panama Papers", le scandale des comptes offshore qui éclabousse établissements et personnalités du monde entier. Dans son édition du mardi 5 avril, le journal Le Monde affirme que l'ancien président du parti est soupçonné d'avoir dissimulé jusqu'à 2,2 millions d'euros dans paradis fiscaux. La manœuvre aurait été rendue possible grâce à son ancien majordome, Gérald Gérin.

Selon les données relevées dans les fichiers du cabinet panaméen Mossack Fonseca, l'un des plus gros créateurs mondiaux de sociétés offshores, Gérald Gérin est le bénéficiaire de Balerton Marketing Limited qui n'est autre qu'une entité secrètement domiciliée aux Îles Vierges britanniques. Cette société bénéficie d'un joli pactole : 2,2 millions d'euros répartis en billets de banques, titres financiers, lingots et pièces d'or.

Démentis formels

Ces activités suspectes ont attiré l'attention de la cellule antiblanchiment française Tracfin qui enquêtent sur Gérald Gérin. Mais compte de l'opacité de la société, les enquêteurs suspectent Jean-Marie Le Pen et son épouse Jany Le Pen d'être les vrais bénéficiaires de cette société offshore et donc d'être les vrais propriétaires de ce juteux patrimoine caché dans les Caraïbes. Ils estiment en effet possible que le majordome "assume pleinement son rôle d'homme de confiance, jusqu'à intervenir comme prête-nom". Contacté par Le Monde, Gérard Gérin affirme que cet argent "n'a rien à avoir avec Jean-Marie Le Pen".

Déjà soupçonné par la justice française d'avoir caché une partie de sa fortune, Jean-Marie Le Pen a démenti en bloc ces allégations au micro de RTL. "Mon nom à moi ? On est obligé de nier les conneries que racontent des gens", s'agace-t-il avec indignation. Il dénonce également, via son compte Twitter, une "opération d'enfumage".