"Marine Le Pen veut voyager pour oublier Papi Danielle", dit Alba Ventura

En pleine guerre avec son père, Marine Le Pen est entrée dans le top 100 des personnes les plus influentes du magazine américain Time, publiée jeudi 16 avril. Il y a longtemps que les médias anglo-saxons s'intéressent à la montée du Front national et de sa présidente.

En 2011, elle avait déjà figuré dans ce classement. C'était au moment où elle prenait les rennes du parti avant la présidentielle. Forcément, c'est important pour elle. On parle d'elle à l'étranger. On parle d'elle et pas de son père, surtout.
 
C'est d'autant plus important qu'il y a assez peu de Français dans ce classement. Il y avait eu Christine Lagarde. Cette fois, Marine Le Pen se retrouve notamment avec l'économiste Thomas Piketty, l'auteur du best-seller Le Capital au XXIème siècle.

Toujours de la colère contre le père

On ne peut pas dire qu'elle fasse des bonds de joie (en tout cas elle cache bien sa joie). Mais elle ira bien au gala du Time à New York. Elle sera au milieu des 100 personnes qui comptent le plus au monde (Barack Obama, Angela Merkel, Hillary Clinton, Vladimir Poutine...) Elle s'envolera samedi pour les États-Unis. Elle espère d'ici là avoir trouvé sa robe de cérémonie.
On pourrait imaginer que, dans le contexte de crise qui secoue les Le Pen, cela lui redonne le sourire. Pas vraiment, en fait. Une semaine après le conflit, il y a du soulagement. Mais il y a toujours de la colère contre ce père qui, selon elle, a "pris le FN en otage" et qui a toujours pensé au fond que sa fille tirait sa légitimité de lui seul. Cela reste difficile à gérer. On sent que ça l'a quand même ébranlée. Elle parle d'ailleurs d'un "choix cornélien" : ce choix qu'elle a fait entre la responsable politique d'un côté, et la fille de l'autre.

Marine Le Pen veut démontrer que, dans cette affaire, elle a agi en patronne de parti responsable, face finalement à quelqu'un d'irresponsable. Un "irresponsable" qui l'a toutefois soutenue pendant des années. 

Dans ses rêves les plus fous, Marine Le Pen imagine que son père va s'en aller de lui-même

Alba Ventura

L'exclusion de Jean-Marie Le Pen n'est pas une option, parce que sa fille redoute que ça se retourne contre elle. Par ailleurs, il ne peut pas être démis de ses fonctions de président d'honneur, sauf à modifier les statuts.

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17/07/2025 à 12:50 - 01m41s

Dans ses rêves les plus fous, Marine Le Pen imagine que Jean-Marie Le Pen va s'en aller de lui-même. Elle se dit que l'idéal, s'il tient vraiment à garder sa liberté de parole, serait qu'il démissionne. On n'en est pas là. On a vu que Jean-Marie Le Pen, même sur un lit d'hôpital, conserve une certaine énergie. 

Impossible de tout mener de front

Pour Marine Le Pen, le FN ne peut plus vivre avec "cette épée de Damoclès". Elle espère en finir au plus vite, probablement la semaine prochaine. Elle a donné des instructions à ses proches : ne pas faire de cette affaire un feuilleton. Ce qu'elle a en tête, c'est la campagne pour la prochaine présidentielle.

On comprend bien d'ailleurs, lorsque l'on discute avec elle, qu'elle est en train de renoncer aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Elle ne veut pas encore dire qu'elle n'ira pas, mais elle dit qu'il est impossible de tout mener de front.

Elle veut surtout en profiter maintenant pour voyager, mieux se faire connaitre à l'étranger, comme François Mitterrand ou Ségolène Royal l'avaient fait avant la présidentielle. Elle veut aussi voyager pour oublier sans doute celui qu'elle appelle désormais "Papi Danielle" !