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"Nicolas Sarkozy veut faire des Républicains un parti à son nom", dit Alba Ventura
REPLAY / ÉDITO - Un nouveau look, un nouveau nom : l'UMP va désormais s'appeler "Les Républicains". Changer l'intitulé c'est bien, mais l'emballage ne suffit pas toujours.
Alba Ventura
Crédit : Alba Ventura
RTL vous l'annonçait mercredi 15 avril, et c'est confirmé : l'UMP va changer de nom prochainement. On dira désormais "Les Républicains". Ce n'est pas d'une originalité folle. Quand on dit "Les Républicains", d'abord ça sonne américain, ça sonne George Bush. D'une certaine manière ça rappelle les critiques contre "Sarko l'Américain". Ça rappelle la fascination de Nicolas Sarkozy pour les États-Unis.
En même temps, il y a quelque chose d'assez habile quand même. "Les Républicains", ça englobe finalement aussi les valeurs de gauche. Regardez la manifestation du 11 janvier 2015. C'était les Républicains qui étaient dans la rue. Vu comme ça, c'est plutôt malin. Maintenant, changer de nom, attention c'est compliqué. Les gens peuvent se perdre dans le produit. Une marque, une enseigne, ça compte. Mais en politique, ça reste symbolique. Pour que ça marche, il faut que ça ait un but.
"Ni-ni" subliminal
Il y a plusieurs objectifs que poursuit Nicolas Sarkozy. Il y a l'idée d'échapper à l'"UMPS" que Marine Le Pen brandit à chaque élection. Elle a marqué des points, Marine Le Pen avec ça. On l'a vu : Nicolas Sarkozy a essayé de lui opposer le "FNPS", et ça n'a pas marché. Sans compter que lorsqu'on veut s'appeler "Les Républicains", on sous-entend que les autres ne le sont pas : ni le FN, et pas plus le PS. C'est du "ni-ni" subliminal, en fait.
Il y a un autre objectif qui est de redonner un peu de lustre à un parti englué dans les querelles et dans les affaires. En résumé quand on dit "UMP" , on pense à la guerre Copé/Fillon et à Bygmalion. Il fallait changer cela.
Ca repose aussi sur l'idée du rassemblement et celle d'élargir sa base électorale. Avec "Les Républicains", Nicolas Sarkozy espère ratisser très large. Avec l'UMP, il y avait un sentiment de repli vers ce qu'était le RPR de l'époque.
Avec l'UMP, il y avait un sentiment de repli vers ce qu'était le RPR de l'époque
Alba Ventura
Mais voyez-vous; pour atteindre ces objectifs, ce n'est pas le nom du parti qui va faire la différence. Changer le nom du parti, c'est d'abord du marketing. L'important c'est le contenu, c'est la stratégie. "Les Républicains", c'est nouveau ; mais Nicolas Sarkozy, il n'est pas nouveau ! C'est un peu comme la surprise du chef : que va-t-on trouver une fois que l'emballage aura été enlevé ? Ce qui intéresse les Français ce n'est pas "Les Républicains", c'est ce que vont faire "Les Républicains".
Changer le nom du parti, c'est aussi une stratégie très personnelle. C'est d'ailleurs le but principal : c'est une prise de pouvoir. C'est ce que fait François Léotard avec le Parti Républicain, jeune premier qui veut devenir Président. C'est ce que fait Jacques Chirac avec le RPR pour partir à la conquête de l'Elysée. C'est une manière d'imprimer sa marque, d'imposer son leadership et, si possible, d'effacer les concurrents.
À défaut de pouvoir l'appeler l'Union sarkozyste...
Nicolas Sarkozy, on le sait, a décidé de revenir par le parti, par les militants. Quand les militants de l'UMP ont été interrogés sur le changement de nom, deux mots revenaient très souvent : France et République. Nicolas Sarkozy a voulu coller à leur choix. Il est certain qu'avec un nouveau nom de baptême qui plait à ses troupes, il va pouvoir passer à la vitesse supérieure.
La stratégie est claire : il entend en faire un parti à son nom. À défaut de pouvoir l'appeler l'Union sarkozyste, ce sera "Les Républicains" !
