Manuel Valls est étonnement détendu, serein. Il est même sûr de lui, sûr de son bon droit. Comme s'il avait la conviction que sa détermination finira par être payante. Ce qu'il veut d'abord démontrer, c'est que dans cette affaire il n'est pas sous pression. Quand on lui fait remarquer que l'Euro de football commence dans dix jours, il répond qu'il ne veut pas s'enfermer dans une date. "Si certains veulent que ça dure, ça durera", dit-il comme pour mieux souligner la responsabilité de ceux qui bloquent le pays. Lorsqu'on lui rappelle qu'une manifestation est prévue le 14 juin, rétorque avec un petit sourire : "Le 14 juin, il n'y a pas de match".
En fait, Manuel Valls a l'air presque insensible aux mouvements sociaux, aux grèves et aux "frondeurs". Et peu importe sa dégringolade dans les sondages, lui ce qu'il veut c'est "avancer". L'article 2 de la loi Travail ne sera pas modifié, il n'y aura pas de compromis, et s'il le faut le 49.3 sera dégainé à nouveau. Il y a chez lui comme un petit air de "Force tranquille". Avouez que pour ancien rocardien, ce n'est pas banal.
"Seul le temps long compte en politique". Vous vous dites que c'est du François Mitterrand ? Eh bien non, c'est du Manuel Valls. On peut s'en étonner de la part d'un homme pressé. Mais c'est sa stratégie : celle qui consiste à l'installer comme l'artisan de la gauche moderne, de la gauche réformiste.
C'est ce qu'il appelle, lui, la "clarification". Clarification syndicale avec les syndicats réformistes, comme la CFDT. Clarification à gauche. Ça clarification dans le pays. Et c'est sur cette loi que ça se joue. C'est sur cette loi qu'il entend faire la différence avec l'autre gauche qu'il juge archaïque.
Cela ne nous dit pas comment il compte sortir du conflit. Il dit lui-même qu'il n'a pas la solution. Mais il estime que l'action de la CGT, même si elle est gênante, est minoritaire. C'est pour ça qu'il n'entend pas céder un pouce sur la loi Travail. "Si nous reculons, ça veut dire que le blocage paie" ; alors que s'il reste ferme, il marque des points pour plus tard.
Cela prendra du temps, mais le Premier ministre est persuadé d'être sur la bonne voie, pour lui et pour les gouvernements qui suivront. Avec Manuel Valls ce n'est pas "le changement c'est maintenant", mais "le changement (à gauche) est en marche".
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