La vertu d'une compétition comme celle-là, c'est qu'elle montre, l'espace d'un moment, l'élan d'un pays. Un pays qui va accueillir pendant un mois 7 millions de supporters, qui vont se loger, qui vont aller manger au restaurant. L'Euro de football, ce sont des emplois dans le BTP, dans les services. Ce sont des innovations. Par exemple, le Stade de Lyon, premier stade "connecté" : cela veut dire que vous n'avez pas besoin de venir avec votre porte-monnaie pour acheter des chips. Par ailleurs, 60% des entreprises qui ont passé des contrats avec l'UEFA sont françaises.
On a coutume de dire qu'une compétition comme celle-là, c'est un demi point de croissance. Les spécialistes ont en tout cas évalué les retombées économiques à plus de 1,2 milliard d'euros. Alors l'Euro ce n'est pas la recette miracle pour soigner tous les gros bobos de la France, notamment le chômage. Mais une grande manifestation telle que l'Euro, surtout si l'équipe de France va loin, c'est du baume sur les plaies.
Souvenez-vous : Jacques Chirac avait surfé sur la victoire des bleus en inventant la "France black-blanc-beur". C'était une forme de récupération. Une illusion a posteriori, mais sur le moment un joli coup. Ce n'est jamais mauvais d'être le Président d'un pays qui gagne, même si ce n'est que du foot.
François Hollande espère beaucoup. Mais le problème c'est qu'il est dans une telle situation que même si on gagne, ça ne sera pas pour lui. D'abord parce qu'il y a deux point noirs qui viennent assombrir le tableau. D'abord, le chaos social que l'on vit actuellement va laisser des traces, s'il ne vient pas perturber carrément l'Euro. On voit bien la stratégie du gouvernement qui consiste à sortir le carnet de chèque ou à déminer catégorie par catégorie. Les profs, les intermittents, les chercheurs. Avant les routiers. Bonjour le déficit.
Ensuite, parce qu'on est dans un climat anxiogène qui fait suite aux attentats. C'est une compétition qui sera ultra-sécurisée, mais le risque zéro n'existe pas. C'est pour cela que certains en appellent encore à interdire les fans zones.
Dans ces conditions il est difficile de miser sur les festivités. Même si on a envie de se projeter dans une "France festive". Même si on a envie de se dire que l'Euro c'est une belle carte postale. Alain Juppé disait à ce propos : "Un peu d'optimisme et de joie partagés, ça compte aussi pour le moral". Oui ça compte, mais il faut aussi compter avec les obstacles.
Même si François Hollande est un grand fan de foot, ce n'est pas l'Euro qui va lui permettre d'inverser la courbe du chômage, ni de redorer son blason. Disons que si ça se passe bien, il pourra passer un été à peu près paisible avant une rentrée sur les chapeaux de roue qui sonnera le coup d'envoi de la campagne présidentielle. Si ça se passe mal, ce sera un symbole de plus de son échec. François Hollande joue donc cet Euro à pile ou face.
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